Guerre de position à Verdun

		La 30° D.I. est chargée avec le concours de l'A.C. XV, l'A.C- V et l'A.D. 10, d'organiser la position d'Aubreville-DombasIe.
	Toute cette artillerie est placée sous les ordres du Général commandant l'artillerie du XV° C.A. L'A.D. 30 prépare des positions de batterie.
		Le 7 octobre, le C.A. reçoit l'ordre de progresser, en particulier sur le bois de Cheppy et d'Avocourt.
		La 9° batterie appuie l'attaque du petit bois d'Avocourt. Les autres batteries sont en position : groupe 2/38, cote 304 et côte d'Esnes;
	groupe 3/19, cote 310.
		Le 14 octobre, la 30° D.I. étend son front à droite, jusqu'à la Meuse. Les groupes conservent leur position.
		Le 17 octobre, le 2/38, moins la 6° batterie, est replace a l'artillerie de Corps.
		Le 1/19 de l'A.D. 30 désorganisé depuis le 11 aout au combat de La Garde est reconstitue. II comprend la 6e batterie du 38°,
	la 1° batterie du 190, la 44° batterie territoriale du 9° et reste détaché au 38° jusqu'au 20 octobre,
	date à laquelle il est ramené dans le secteur de la 30° D.I.
		Le 22 octobre, le 1/19 est mis à la disposition de la 72° D. I. de réserve qui doit prononcer une attaque sur la rive droite de la Meuse
	vers Brabant-Haumont-Flabas. Le groupe prend position sur les hauteurs au N.E. de Cumières et cantonne le soir à Charny.

		Attaque du 20 Octobre.— Le XV° C.A. masquant le bois de Forges à droite et le bois de Montfaucon à gauche, attaque la ligne
	de hauteurs comprise entre les côtes 285 (1500 m. au N. de Malancourt) et 272 (corne S.O. du bois de Forges).
	Toute l'artillerie du C.A. prend part à cette attaque. Dans l'après-midi des dispositions sont prises pour porter en avant le 2/19
	sur les hauteurs au N. E. de Béthincourt. Le 3/19 porte la 9° batterie sur le mouvement de terrain entre 304 et Béthincourt.
		Vers 15 heures, le colonel Falque, commandant l'A.D., est blessé d'une balle au mollet en reconnaissant les positions du 2/19 près de
	Béthincourt.
		Une seule batterie de ce groupe (6°) s'installe à l'intérieur même du village de Béthincourt, les deux autres batteries au N.E. de 504.
		À la nuit, la 6° rejoint son groupe.
		À la fin de la journée, l'infanterie a progressé légèrement
		La blessure du colonel Falque exige son évacuation sur l'arrière. Le commandement du 19° R.A.C. est donne au colonel Vincent.
		Le 30 octobre, les groupes reprennent leur première position sur les hauteurs 304. Ils sont places sous le commandement du colonel
	commandant l'A.C. XV. Les batteries conservent la même mission. À partir de cette date, on organise les tours de service sur les positions
	de batterie de façon à laisser au repos une partie du personnel.
		7 novembre. Le secteur de la 30° D.I. est étendu jusqu'à la Meuse. L'A.D. 30 occupe des positions à la côte 304, Mort Homme,
	bois de Cumières et côte de l'Oie. Le 11 novembre, les seules positions occupées par I'A.D. se réduisent au Mort Homme, au bois de Cumieres
	et a la cote de l'Oie.
		Le 6 décembre, la 6° batterie du 38° est rendue à son régiment et remplacée par la 3° batterie du I9° qui vient d'être reformée avec
	des éléments provenant de Sections de munitions dissoutes.

		Attaque du 20 décembre. — Attaque française sur les hauteurs 281 et la corne S. O. du bois de Forges. Cette attaque est préparée et
	appuyée par l'A.L. et l'A.C. XV. Deux groupes, 2/38 et 1/55 renforcent l'A.D. 30. Pour compléter ce dispositif, le capitaine de Barbeyrac,
	dont la batterie de 65 de montagne a été mise à la disposition de la D.I., a placé ses pièces à proximité des lignes avec des missions
	de flanquement. L'attaque continue le 21, l'artillerie ouvre son feu à 8 heures. La 6° batterie, dont la position sous le feu de l'ennemi
	est intenable, se porte sur la crête du Mort Homme. La lutte d'artillerie est intense de part et d'autre.
		Les 22, 23 et 24, tirs de protection pour notre infanterie qui a progressé et organisé le terrain conquis,
		Le 25, reprise des tours de service.
		Le 7 Janvier 1915, vers 16 heures, l'ennemi bombarde Béthincourt. Un obus de gros calibre pénètre dans une grange où il fait de nombreuses
	victimes parmi les fantassins et les artilleurs.

		Attaques du 17 au 21 février, — Le XVe C.A. est appelé à faire une démonstration pour appuyer une attaque du V° C.A. sur Vaucquois
	et progresser dans son propre secteur. L'action est appuyée par les groupes de l'A.D. qui s'engagent sur leurs positions habituelles depuis
	le Mort Homme ouest jusqu'à la cote de l'Oie. La 30° D.I. pousse sa ligne en avant au nord du moulin de Raffecourt et occupe le bois en Hache.
		Le 18 février l'opération de la veille est poursuivie, une contre-attaque est repoussée puis, après une préparation d'artillerie,
	notre infanterie progresse dans la direction du bois de Forges.
		Le 21 février, après deux jours passés à aménager le terrain conquis, l'infanterie appuyée par l'artillerie se porte en avant et progresse
	au nord du bois en Hache.
		Dans le courant de mars, sont constituées deux équipes de bombardiers destinées à contrebattre les 'minnenwerfer' ennemis.
		Le 7 mai, l'ennemi bombarde le village de Chattancourt sur lequel il n'avait pas tiré jusque là.
		Les 8 et 9 mai, l'A.D. est relevée de sa position par l'A.D. 48.
		Lc régiment quitte le front qu'il tenait depuis le mois de novembre où il avait pris sur l'artillerie allemande un ascendant incontesté.
	L'ennemi, pendant cette période, n'a pas gagné un pouce de terrain tandis que nous n'avons pas cessé de progresser lentement vers lui,
	le forçant à doubler ses travaux et ses défenses accessoires par crainte d'être percé.
		C'est à cette date que commence le régime des permissions.
		L'A.D. 30 était désignée pour relever dans l'Argonne l'A.D. 9, mais dans la soirée du 12 mai arrive l'ordre de reprendre les anciennes
	positions du Mort Homme.
		Les 1/19 et 2/19 s'installent sur les anciens emplacements tandis que le 3/19 est mis a la disposition de la 1° Armée sur la rive droite
	de la Meuse. Ce groupe prend position dans la région des Éparges (tranchées de Calonne), il y remplit sa mission d'une façon parfaite
	ce qui lui vaut d'être félicité par le commandement.

		Secteur de Ville-sur-Tourbe. — Le 29 mai, tous les éléments de I'A.D. 30 ont rejoint la D.I. qui va relever, dans le secteur de
	Ville-sur-Tourbe, une D.I. du 1° C.A.C..
		Le 1° juin la relève est terminée. La situation de l'A.D. est la suivante :
			Le 2/19 à Montremoy.
			Le 3/19 sur les hauteurs de Malmy a, de plus, une pièce à servir au Calvaire à 400 m. des tranchées allemandes.
			Le 1/19 à la cote 171. La 3° batterie de ce groupe fournit une section contre avions et une pièce au bois d'Hauzy.
		Ce secteur est assez calme pour l'artillerie, l'ennemi se bornant à des tirs de représailles sur les tranchées et particulièrement
	sur les ouvrages «Pruneau« et «Calvaire» au nord de Ville-sur-Tourbe.
		Les observatoires sont parfaits et dominent toute la plaine occupée par l'ennemi ou il ne peut circuler de jour sans être vu.
	Les cheminements de notre coté sont généralement bien défilés.
		Du 7 au 10, l'ennemi avec une pièce à longue portée, dite « pièce sonore» bombarde Dommartin-sous-Hans. Des hommes du 40° R.I. sont tués
	ou blessés ainsi que de nombreux chevaux.

		Appui de l'attaque du 14-Juillet. — Le 32° C.A. à notre droite, attaque au bois de la Grurie. La mission de I'A.D. 30 est de
	contrebattre les batteries allemandes de Servon et des deux rives de l'Aisne.
		L'ennemi réagit vigoureusement dans ce secteur mais ne tente aucune attaque d'infanterie dans le notre, il se contente de bombarder
	violemment nos tranchées de première et de deuxième lignes. L'infanterie subit de nombreuses pertes.
		Le 14 aout, l'A.D. 30 est relevée par l'artillerie du 1° C.A.C.. L'A.D est embarquée région Ste-Ménéhould et débarque à Épernay.

		Secteur Mailly-Champagne  — Le 19 aout, la Division devenue D.I. indépendante, passe a la V° Armée et va occuper le secteur de
	Mailly-Champagne, au pied de la montagne de Reims. L'artillerie installée dans la plaine, dominée par les hauteurs de Brimont et de
	Nogent-l'Abbesse, n'ayant comme masque que le rideau de peupliers qui bordent la Vesle, est dans une situation précaire. Elle est répartie
	sur les positions de Sillery, Prunay, l'Esperance, Bellevue.
		Le 1er septembre, la 44° batterie du 9° R.A. passe au 19° R.A. et prend le n° 1. Le 2 septembre, le 2/19 est mis à la disposition
	du groupement Guérin dont le colonel Vincent commande 1'artillerie. Ce groupe prend position à Foussicourt (4° et 6° batteries) au
	moulin de Villers (5° batterie).

		Participation à l'attaque de la V° Armée. — Dans la nuit du 21 septembre, le 1/19 quitte ses positions de Mailly et
	va participer à une attaque declanchee par la Ve Armée. Les batteries s'installent à 800 m. au S.O. de la Ville-aux-Bois,
	dans le bois des Buttes, avec mission de faire brèche dans les défenses accessoires des tranchées de troisième ligne en avant de Juvincourt.
	Le 2/19 doit flanquer l'attaque en contrebattant les batteries allemandes. L'attaque n'a pas lieu, la trouée en Champagne n'ayant pas réussi.

		Secteur de Souain. — Le 1° octobre, la 30° D.I. reçoit une nouvelle destination. Le 3 octobre, les trois groupes sont réunis à Bouzy,
	puis les 4 et 5 à Dampierre-au- Temple.
		La 30° D.I. fait alors partie de la IV° Armée
		Le 5 octobre, à 20 heures, l'A.D. quitte son cantonnement avec ordre de prendre une position de rassemblement à 800 m. au sud de Souain,
	cote 135, à cheval sur la route Suippes-Souain, le 2° groupe à l'Est de la route, les 1° et 3° à l'ouest.
		A 17 heures, l'A.D. 30, qui toute la journée est restée en position de rassemblement à Souain sans avoir été engagée, reçoit l'ordre
	de se former au bivouac sur la route Suippes-Jonchery où elle reste en réserve jusqu'au 9 octobre.
		Le 9 octobre, les batteries reçoivent l'ordre de relever les batteries de l'A.D. 12 en position au nord de la route de Souain-Tahure
	entre le bois V 30 et les sources de la Ain.
		C'est dans ce secteur que l'A.D. 30 tire pour la première fois des obus spéciaux, obus au phosphore dont un vent malencontreux s'élevant
	pendant le tir chasse les vapeurs sur nos tranchées.
		Dans la nuit du 29 au 30 octobre, les trois groupes sont relevés par l'A.D. 127. L'A.D. 30 se concentre au camp O à 1500 m. au N.E.
	de Bussy-le-Château. Pendant cette nuit, la relève est rendue difficile par une attaque que les allemands déclenchent en la faisant
	précéder d'un bombardement d'obus spéciaux

		Secteur de Reims. — Après plusieurs étapes, 1'A.D. se trouve dans la region de Reims où elle va remplacer sur ses positions l'A.D. 52.
	L'artillerie est installée en grande partie dans les faubourgs de la ville ce qui permet aux boches de bombarder Reims sous prétexte de riposte
	à l'artillerie.
		Le 8 novembre, la situation des groupes est la suivante:
 			1/19 en entier au faubourg de Laon;
 			2/19, 5 et 6° batteries à La Neuvillette,
			la 4° en réserve à Champigny;
			3/19, deux batteries aux Coutures, près des quartiers de cavalerie, une batterie à Pommery.
		Le secteur est très calme, cependant le 3/19 dans le courant de décembre se trouve en butte au tir de l'artillerie lourde ennemie (150)
	et subit des pertes assez graves.
		Le 14 Novembre, la 3° batterie est mise à la disposition du 1° C.A.
		Le 19 Janvier 1916, la 9° batterie est soumise à un tir de concen­tration de nombreuses batteries de tous calibres. Les casemates bien
	qu'endommagées résistent et de la sorte il n'y a qu'une seule victime a déplorer
		De nombreux bombardements de Reims marquent seuls les premiers mois de 1916.
		Le 21 mars, notre infanterie prend le secteur de Taissy, elle est remplacée a Reims par la 52° D.I.. L'A.D. 30 reste en place,
	elle est renforcée par deux groupes de l'A.D. 52.
		Le 25 mars, le colonel Vincent, nomme au commandement de l'artillerie du 38° C.A. remet le commandement du régiment au lieutenant-colonel
	Fauconnet.
		Le 2 avril, environ 800 obus de tous calibres sont lancés par l'ennemi sur la ville et sur les batteries. Ce bombardement nous fait
	quelques blessés.
		Le 9 avril, l'artillerie de campagne de la défense de Reims est renforcée de trois groupes de l'A.D. 67.

		Attaque du bois franco-boche. — Le 20 avril, le 1/19 se porte au bois de Gernicourt où il est mis à la disposition provisoire
	du 37° C.A. Sitôt en position, les batteries exécutent leur réglage en vue de la préparation de l'attaque. Celle-ci est déclenchée
	le 25 avril à 16h30 après une préparation d'artillerie commencée à 8 h. du matin. L'objectif (le bois franco-boche) atteint, le groupe
	fait barrage pendant toute la nuit pour permettre à l'infanterie de s'organiser sur le terrain conquis. Pendant toute l'attaque les
	batteries sont fortement contrebattues par du 105 et du 150. Un canon de la 3° batterie est démoli, quelques hommes sont blessés.
		Le 22 avril, les 2 et 3/19 sont relevés du secteur de Reims et vont s'installer dans le secteur de Taissy-Sillery oil se trouve la 30° D.I.

		Secteur de Taissy. —Les 2 et 3/19 prennent position aux environs du village de Sillery.
		Le 4 mai, le 1/19 est rendu a l'A.D. 30, il prend position dans le secteur de Taissy.

		Coups de main du 5 au 6 mai. — Deux coups de main sont effectués par le 58° R.I. et le 40° R.I. dans la nuit du 5 au 6,
	à 2 h. et à 2 h30. But: ramener des prisonniers dans nos lignes. La veille, l'artillerie a préparé l'attaque en détruisant les fils
	de fer ennemis sur un certain nombre de points de la tranchée-objectif. Pendant l'attaque l'artillerie protège l'infanterie par des tirs
	d'encagement et des tirs préventifs. Résultat: un prisonnier et des papiers saisis sur des morts.
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