Bataille de Verdun

		La releve de l'A.D. 30 par l'A.D. 48 se produit dans les nuits du 6 au 8 juin, elle se rassemble aux environs de Chatillon-sur-Marne
	où elle séjourne jusqu'au 15 juin, date à laquelle elle embarque par voie ferrée à Mézy. Lieu de débarquement: Revigny.
	Après deux étapes, l'A.D. 30 se trouve proximité de Verdun où elle va relever l'A.D. 23.
		Les reconnaissances dans une région que le régiment a quitté depuis un an montrent à quel point les bouleversements profonds produits
	par une grande bataille, peuvent changer l'aspect d'un terrain. Plus de bois, plus de végétation. Là où s'élevait un village avec la flèche
	d'un orgueilleux clocher, il ne reste plus dans le paysage qu'une tache blanchâtre produite par un amas de décombres.
	
		Attaque boche du 23 juin. — L'infanterie occupe les tranchées de la Cote du Poivre et du bois Navé. L'A.D. 30 prend position sur l'ouvrage
	de Froideterre entre les redoutes M. F. 1 et M. F. 2. La relève a lieu par section, la première partie (nuit du 21 au 32) s'effectue sans incident
	notable, par contre la deuxième partie (nuit du 22 au 23) s'effectue péniblement en raison d'une préparation d'attaque exécutée par les allemands
	au moyen d'obus asphyxiants. Le bombardement commence le 22, à 20 heures, et se poursuit toute la nuit sans discontinuer.
		Le 23, l'attaque boche se déclenche au petit jour, appuyée par un bombardement inouï d'obus de gros calibre, l'infanterie allemande arrive
	presque jusqu'aux batteries de Froideterre et occupe le village de Fleury.
		La contre-attaque repousse l'ennemi qui s'est néanmoins emparé de l'ouvrage de Thiaumont qu'il conserve en fin de journée.
		L'A.D. 30 a exécuté surtout des tirs de harcèlement sur des points de rassemblement de l'ennemi. Une contre-attaque de la D.I. de droite
	est déclenchée à 20 h. 30, l'A.D. 30 y prend part en conservant sa mission de harcèlement

		Attaques et centre-attaques pour la possession de l'ouvrage de Thiaumont. — Le 24 juin, la journée est plus calme, une contre-attaque française
	doit être déclenchée le 25 au petit jour, l'artillerie prépare cette opération. Le 25 juin, la contre-attaque se produit, l'ennemi se cramponne
	au terrain qu'il a conquis au prix de pertes incalculables. De part et d'autre, l'artillerie fait rage, l'infanterie de la première ligne
	n'a plus de tranchées, les hommes se tassent dans les trous d'obus et luttent jusqu'à la mort.
	Le ravitaillement par terre étant impossible est fait par l'aviation qui laisse tomber à faible altitude vivres et cartouches.
	En fin de journée, le front reste le même que la veille.
		Le 27 juin, après une journée relativement calme, passée à combler les vides, une attaque est faite par la D.I. de droite (129) sur le front
	de Thiaumont-Fleury. L'A.D. 30 coopéré à l'attaque.
		La préparation de l'artillerie recommence le 26, à 22 heures, et se continue toute la nuit. L'infanterie se porte en avant à 4 h. 30.
		En fin de journée, nous tenons le front ci-après : Cote 321, ouvrage de Thiaumont (exclus), abri des 4 cheminées, une partie de Fleury.
		Le 28 juin au soir, deux attaques allemandes se produisent sur la cote 321, elles sont arrêtées par le tir de barrage de l'artillerie.
		Le 30 juin, deux bataillons français contre-attaquent l'ouvrage de Thiaumont qu'ils reprennent. L'infanterie ennemie contre-attaque
	à son tour et nous reprend l'ouvrage. Le 1° juillet, les attaques sur Thiaumont reprennent; à 11 heures, Thiaumont est à nous.
	Dans la soirée, une contre-attaque allemande est brisée par nos tirs de barrage. En fin de journée, Thiaumont reste entre nos mains.
		À partir de ce moment, se poursuivent des attaques et des contre-attaques qui ne modifient le front que de quelques centaines de mètres.
	En effet, l'attaque allemande, déclenchée avec une grande violence le 23 juin, a été brisée ce jour-là et l'ennemi qui a subi d'énormes pertes,
	ne peut renouveler une pareille opération.
		Le 5 juillet, le 2/19 est reporté de Froideterre au carrefour de Montgrignon.
		Le 3/19 quitte Froideterre et s'installe dans la ferme de Villers-les-Moines, sur la rive gauche de la Meuse.
		Le 9 juillet, un déserteur boche annonce une attaque sur le secteur de la 30° D.I., à la cote du Poivre.
		Une contre préparation offensive est exécutée sur ce point par l'A.L., l'A.C. et l'A.T. et fait avorter cette attaque.

		Attaque et prise de la tranchée de Btsinarch. — Le 29 juillet, le 61° R. 1. reçoit l'ordre de s'emparer de la tranchée de Bismarck d'une
	longueur de 500 m. environ. Deux compagnies vont prendre part à cette attaque. L'A.D. 30 renforcée d'une section de mortiers de 220,
	un groupe de 155 long, un groupe de 120 long, et un groupe de 155 C.S. est chargée de la préparation.
	Tandis que l'A.C. et l'A.T font et entretiennent les brèches dans les fils de fer de la tranchée ennemie, l'artillerie lourde détruit
	les observatoires, abris a mitrailleuses et minennwerfer.
		Le 2 août à 13 h., la destruction des ouvrages étant jugée suffisante, l'infanterie est lancée à l'assaut, protégée par un tir d'encagement
	qui rend impossible l'arrivée  des renforts ennemis.
		À 13 h. 20 la tranchée de Bismarck complètement nettoyée est organisée par notre infanterie.
		À 13 h. 24 seulement, les allemands commencent le tir de barrage.
		Cette opération nous a donné outre la tranchée de Bismarck, une soixantaine de prisonniers.
		Dans la soirée, de violents bombardements ennemis, sur la tranchée de départ et les positions au sud, sont subis par les troupes d'attaque,
	leur occasionnant les seules pertes de la journée.
		Dans la première quinzaine d'août, les attaques sur notre droite se poursuivent avec des alternatives d'avance et de recul autour de l'ouvrage
	de Thiaumont.
		Pendant près de deux mois la 30° D.I. a tenu sans aucune relève ses positions, ayant À subir non les assauts directs de l'ennemi,
	mais les bombardements de diversion ou de représailles extrêmement violents; elle a ainsi contribué par sa résistance à la sécurité de toute la ligne.
	Son artillerie, admirablement renseignée par le capitaine Nœtinger commandant la 106° batterie de 58 et dont l'observatoire était à la cote du Poivre
	a pu, grâce aux vues de cet observatoire sur les flancs ennemis, prendre d'enfilade ou d'écharpe les formations boches qui attaquaient le secteur
	voisin (Thiaumont et Fleury). Les 200.000 cartouches et les 95 tubes de 75 usés par les trois groupes de l'A.D. pendant cette période de deux mois ont
	été bien employés en vue de la résistance générale du secteur Les artilleurs fortement éprouvés par le tir ennemi (191 hors de combat en deux mois)
	ont montré une énergie et un courage au-dessus de tout éloge, construisant leurs abris et casemates et exécutant sans relâche des tirs presque
	ininterrompus la nuit comme le jour.
	
		Secteur de Soissons. — Le 19 août, la relève par l'A.D. J3 s'effectue sans incident. La division est transporter en chemin de fer dans le secteur
	Vailly-Soissons (V° armée) elle y séjourne du 28 aout au 14 septembre.
		Secteur du chemin des Dames. — (Craonne). Le 14, l'A.D. 30 se rend par étapes dans le secteur de Craonne.
	Le 1/19 est en batterie à Blanc-Sablon, le 2/19 est en batterie entre Juminy et Blanc-Sablon, le 3/19 est en batterie à Paissy et à Geny.
		Dans ce secteur relativement calme, les batteries sont chargées, en plus de leur mission normale de barrage et de représailles,
	de préparer des emplacements pour des futures batteries de renforcement. Ces batteries viendront prendre position au moment ou se produira
	l'attaque française sur le chemin des Dames (Printemps 17).
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