Rupture du front et poursuite de l'armée bulgare

		Le 14 septembre commence sur tout le front une grande démonstration d'artillerie qui a pour but de fixer I'ennemi et de faciliter l'attaque
	de l'Armée serbe.
		L'A.D. 30 exécute de jour des tirs de destruction sur réseaux, abris, boyaux, mitrailleuses et minnens, de nuit, des tirs de harcèlement et
	de maintien des brèches
		Cette activité d'artillerie dure jusqu'au 21 septembre. À ce mo­ment l'attaque des Serbes a pleinement réussi, la brèche ouverte par eux
	est agrandie tous les jours par les troupes voisines jusqu'au moment où 1'ancien front se trouve complètement désarticulé.
		La poursuite de l'armée bulgare commence le 24 septembre. La 30° D.I. poursuit l'ennemi dans la direction Resna-Ochrida a une Vitesse moyenne
	de 20 km. par jour. L'ennemi se dérobe et la cavalerie divisionnaire ne reprend le contact qu'au delà de Kesna où les Serbes reçoivent
	les Français comme des libérateurs en les couvrant de fleurs. La route est jalonnée de nombreux trainards qui se rendent à nous et
	d'une grande quantité de matériel détruit en partie. Le 29, le contact est repris avec l'ennemi à Trebiniste.
	
		Rôle du 3/19 pendant la poursuite. — Le 3/19 participe a la pour-suite avec le C.E.I.. Le 22, l'artillerie française du C.E.I.
	traverse les lignes et va prendre des positions à l'intérieur des anciennes défenses ennemies, puis, la nuit venue, marche avec
	des troupes d'avant-garde italienne.
		Le 24, les Bulgares se sont installés dans le défilé de Butchin et là organisent la défense pour faciliter la retraite des leurs
	qui occupent le secteur de Monastir (cote 1248).
		Une section de la 9° batterie, détachée en première ligne dans le village de Passa-Rouche, a pour mission de détruire une batterie de 77
	vue de nos observatoires. La mise en batterie ne peut se faire que sous les yeux de l'ennemi qui peut suivre, à la poussière soulevée par
	les chevaux, tous les mouvements de la section. Celle-ci s'installe néanmoins et malgré qu'elle soit prise violemment à partie par une batterie
	de 105 et par la batterie de 77 enne­mie, elle réussit à contrebattre cette dernière, lui fait sauter ses dépôts de munitions et l'oblige
	à enlever ses pièces.
		Les 26 et 27, la marche en avant reprend, direction Prebilci.
		Le 28, l'ennemi s'est fixé dans la région Sop sur des hauteurs très fourrées.
		Le 3/19 est mis en position et reçoit la mission de battre le terrain en avant des troupes italiennes afin de leur permettre de progresser.
	Une batterie de 77 boche installée sur la crête est aperçue en action à ce moment. Elle est prise à partie par les batteries du groupe qui
	la neutralisent complètement.
		Le 29 septembre, à l'aube, on peut se rendre compte de l'observatoire du groupe que la batterie de 77 boche est encore en position,
	les servants y travaillent avec acharnement à construire des retranchements. Cette batterie et l'observatoire de son chef sont alors soumis à
	un tir de concentration des 3 batteries du groupe qui réussissent à la paralyser. Bien plus, les coups longs diriges sur la batterie de 77
	tombent sur une batterie de 105 que l'ennemi a eu 1'heureuse idée de placer dans l'axe de notre tir. Cette batterie subit de lourdes pertes
	en hommes et matériel, comme il sera possi­ble de le constater le lendemain de la signature de 1'armistice.
		Le 30 septembre, au matin, a 8 h., les batteries se préparent à reprendre l'action, lorsqu'un coup de téléphone vient annoncer que les opérations
	doivent être suspendues à 12 h.: 1'armistice est signé entre les Alliés et la Bulgarie. Cette nouvelle, d'abord acceptée avec défiance
	car l'ennemi continue à tirer, remplit bientôt tout le personnel d'une joie impossible a exprimer.
		Cette minute fait oublier d'un coup toutes les souffrances toutes les privations supportées pendant ces quatre longues années de guerre.
	Les cœurs débordent de fierté, car chacun est heureux d'avoir participé dans la mesure de ses moyens, à la victoire de nos armées.
	Un cri s'élève résumant toutes les impressions: "Vive la France!"
		Huit jours après, le groupe quitte le C.E.I. et revient avec un extrême plaisir reprendre sa place dans l'A.D. 30, qu'il retrouve avec toute
	la Division dans la région de Prilep où les troupes, séjournent jusqu'au 20 octobre.
		Les grandes fatigues supportées par le personnel et les animaux au cours de la poursuite dans une région très accidentée: col de Prevaleck (912),
	col de Gigavat (1161), col d'Opinca (1300) par une chaleur torride, ont augmenté beaucoup les évacuations pour grippe ou paludisme et
	les pertes en chevaux.
		
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