LES
FAMILLES
Les familles sont constituées par le mariage | de jeunes hommes nés à St-Prim | avec des filles de St-Prim |
avec des filles d'ailleurs | ||
de jeunes filles nées à Saint-Prim | avec des garçons nés et résidant ailleurs | |
Familles constituées | par des hommes de Saint-Prim | avec une jeune fille d'ailleurs et revenant vivre ici |
par des filles de Saint-Prim | un homme d'ailleurs et revenant vivre ici avec lui | |
par des gens venus s'installer quelques années à Saint-Prim et dont n'a aucune trace | nota en dessous |
Nota:
On ne peut pas savoir combien
de familles sont ainsi restées quelques années dans le village. Si pendant
leur installation ici, il n'y a eu ni naissances, ni mariage, ni décès
parmi leurs membres. C'est une partie mouvante de la population qu'on ne
peut pas cerner, si ce n'est par un nom figurant comme témoin sur un acte
de l'état civil.
Pendant cette période de 100 ans
Il y a des mariages célébrés à Saint-Prim dont on connaît la profession ou l'origine des deux conjoints. Ventilation professionnelles des alliances
On remarque:
Que les cultivateurs nés à Saint-Prim épousent pour la moitié d'entre eux des paysannes de Saint-Prim (113/190), un quart épousent des paysannes des villages proches (50/190), quelques uns épousent des domestiques du village (12) ou venues d'ailleurs (5) ; après 1850, 10 épousent des ouvrières (tailleuses d'habit, brodeuses sur tulle, couturière, modiste). Ce sont en général des filles de Saint-Prim qui ont appris un métier pour compléter leurs revenus.
Que les 10 artisans nés à Saint-Prim épousent 6 paysannes de Saint-Prim, une de l'extérieur, 1 domestique de Saint-Prim, 1 ouvrière et même une rentière.
Que les 2 rentiers de Saint-Prim épousent 2 rentières.
Toutes les jeunes filles du village n'ont pas épousé un habitant de Saint-Prim. Cependant 193 d'entre elles se sont mariées à Saint-Prim et sont parties avec leur époux.
160 paysannes ont épousé | 86 paysans extérieurs |
3 instituteurs | |
12 domestiques | |
15 ouvriers | |
40 artisans | |
4 marchands | |
26 d'entre elles qui avaient un métier et étaient ouvrières on épousé | 9 paysans extérieurs |
1 facteur extérieur | |
3 domestiques | |
9 ouvriers extérieurs | |
3 artisans extérieurs | |
1 marchand extérieur | |
7 rentières ont épousé | 1 paysan propriétaire |
1 marchand | |
4 rentiers | |
1 notaire |
On
remarque qu'on ne se mariait pas hors de sa classe sociale ; quelques
domestiques épousaient un cultivateur mais ce n'était peut-être pas un
propriétaire. Le terme de cultivateur est vague quant au statut social.
Seules
quelques jeunes filles épousaient soit un fonctionnaire, soit un artisan ou un
marchand échappaient au rude travail de la terre et avaient peut-être
l'impression d'être « bien mariée ».
Quant
aux ouvrières, elles devaient être plus heureuses d'épouser un paysan,
qu'un ouvrier car au 19ème siècle, les conditions des ouvriers étaient
terribles. Ils travaillaient 15 ou 16 heures par jour, vivaient dans des logis
misérables et insalubres. Peut-être les femmes d'artisans étaient-elles
plus heureuses.
Lors de l'inscription d'une naissance on voit apparaître de nouvelles familles. Il y a 3 cas possibles :
1) Ce sont des jeunes gens nés à Saint-Prim qui sont allés épouser une jeune fille dans son village qu'ils ont ramené ensuite à Saint-Prim. On retrouve ainsi
71 cultivateurs qui ont leur foyer ici |
1 instituteur |
1 valet de chambre |
1 domestique |
2)
Ce sont des cultivateurs venant d'ailleurs qui viennent s'installer à
Saint-Prim avec leur famille. On ne connaît que leur nom et celui de leur
femme. On ne connaît pas la date, ni le lieu de leur mariage, ni s'ils ont déjà
des enfants nés avant le premier enregistré à Saint-Prim. Il y a ainsi :
1 instituteur
1 domestique
2 boulangers
1 cantonnier
4 meuniers
1 maçon
1 tailleur d'habit
1 cabaretier Certains
figurent sur les registres pour la naissance d'un enfant ou un décès puis on
ne retrouve plus rien à leur sujet. Sans doute ont-ils déménagé ailleurs,
mais on n'a aucune trace de leur départ, aucune mention en mairie.
3)
Des jeunes filles de Saint-Prim se sont mariées avec un paysan d'un village
voisin et sont revenues avec leur mari habiter ici. Il y en a 7. Pendant
ces 100 ans des familles disparaissent.
55
familles disparaissent par décès de tous leurs membres (parents et enfants
sans descendance) 47
familles ont quitté le village. Après 1840, il n'y a plus aucun acte
concernant les membres ces 47
familles (ni décès des parents qui auraient alors plus de 90 ou 100 ans, ni
mariage, ni décès des enfants qui auraient plus de 40 ans. Les enfants
pourraient être célibataires, mais on aurait l'acte de décès des parents) Ceci
laisse supposer le départ de la famille entière. Les cultivateur n'étaient
pas propriétaires, mais locataires des terres cultivées et ils changeaient de
patron et de village. L'exode
rural On
est aussi sans nouvelles d'un certain nombre d'enfants nés à Saint-Prim de
familles connues et continuant à y résider. Soit ils sont restés célibataires
donc pas d'acte de mariage ni de naissance, soit ils sont partis travailler
ailleurs.
Peut-être
se sont-ils fixés sur leur lieux de travail et y ont-ils fondé une famille.
C'est une situation commune aux villages ruraux environnants. On appelle cela,
au 19ème siècle l'exode rural. Les
jeunes gens quittaient la campagne pour chercher du travail dans les usines des
villes tissage à Vienne, usines de soie à Lyon, artisans en ville, etc. On
a ainsi 104 jeunes hommes dont on ne sait rien après 1840 et 74 jeunes filles.
C'est énorme, puisqu'en 1841, il reste
520 personnes au village. Cela
fait 34% de la population qui sont partis et ce sont les jeunes. Quelques uns
sont revenus se marier à Saint-Prim mais ont continuer à travailler et à résider
ailleurs. Ceci nous donne une idée du métier qu'ils exerçaient.
Voici ceux
que j'ai trouvés dans le registre des mariages. Mais 11 sur 178 c'est peu.
Les autres ne sont pas revenus, même pour leur mariage. Année Nom
Prénom Né
à Métier Lieu 1855 MOUTON Louis St-Prim Boucher Vienne 1856 CLAPY Jean « Ouvrier teinturier Lyon 1856 BAJARD Jean-Pierre « Garçon boulanger Vienne 1857 CONTY
Auguste St-Clair Employé aux Chemins de Fer de la Méditerranée 1857 GOUTAREL
Joseph St-Prim Maître boucher Vienne 1860 DUPUY
Georges Reventin Chauffeur de gaz dans les ateliers du chemin de fer au grand canal
d'Oullins Oullins 1861 MANIN Charles St-Prim Instituteur public Péage de Roussillon 1868 MORIN Jean « Tisseur Vienne 1867 CLEMARON Jean « Tonnelier 1874 JAILLET André « Instituteur Vienne 1876 CORON François « Maréchal-ferrand Chonas
1)
Certains métiers artisanaux restent de vieux métiers que l'on connaissait
avant la révolution de 1789 : les tisserands, les tailleurs d'habits,
les tonneliers (puisque nous sommes dans un pays de vignerons), les
charpentiers, les maçons, les cordonniers, les sabotiers, les bourreliers, les
selliers (puisqu'on utilisait à cette époque les attelages de chevaux et de
boeufs) , les peigneurs de chanvre (presque toute les fermes avaient leur chênevrière)
, les menuisiers, les charrons, les meuniers.
2) mais des métiers vont disparaître après 1840 :
les
tailleurs d'habits qui travaillaient de fermes en fermes seront remplacés par
la confection
Les
peigneurs de chanvre. On abandonnera la culture du chanvre. On ne tissera plus
la toile de chanvre ce qui éliminera aussi les tisserands.
Les
meuniers diminueront. Il y en avait plusieurs à Saint-Prim avant 1840. Les gens
ne feront bientôt plus leur pain à la maison et le premier boulanger
s'installera à Saint-Prim en 1844.
3)
De nouveaux métiers apparaîtront vers 1840
Les
cabaretiers le premier à Saint-Prim en
1844
Les
instituteurs
1843
Les
vérificateurs des poids et mesures : quel curieux métier ! (Après
le révolution on a imposé le système décimal et l'adaptation a dû être
difficile)
Les
cantonniers
1864
Les
marguilliers
1866
Les
boulangers
1844
Les
fonctionnaires
les
instituteurs
les facteurs de poste 1874
Les
métiers d'usine tisseur
de soie
Les
exploitations agricoles trop petites, ne pouvaient pas faire vivre tous les
membres de la famille. Les jeunes hommes, qui ne pouvaient rester à la ferme
partirent donc. Mais cela eut une autre conséquence. On vit apparaître le
travail féminin.
Certes
avant les femmes aidaient leur mari dans les travaux agricoles, mais après
1830-1840 elles commencèrent à exercer des métiers pour gagner leur vie.
a)
74 jeunes filles quittèrent le village. Quels métiers exercèrent-elles ?
Domestiques pendant le début du siècle puis ouvrières.
b)
Mais celles restées à Saint-Prim, exercèrent aussi souvent un métier
à domicile. On rencontre encore souvent des épousées qui sont ménagères ou
cultivatrice lors de leur mariage. Mais de plus en plus on découvre :
Année |
Nom
Prénom |
Métier |
1826 |
OGIER Marianne |
Couturière |
1827 |
FORÈS Antoinette |
Sage-femme |
Mais
surtout après 1840 |
||
1840 |
VINCENT Anne |
Couturière |
1843 |
BIGOT Étiennette |
Couturière |
1842 |
MAS Marie |
Lingère |
1842 |
GARIN Marguerite |
Tailleuse |
1843 |
MOUTON Catherine |
Repasseuse, lingère |
1845 |
CONTY Marie |
Couturière |
1848 |
FLACHER Marie |
Bergère |
1851 |
GARDE Marguerite |
Tailleuse |
1851 |
BROSSARD Françoise |
Repasseuse |
1854 |
BROSSARD
Catherine |
Brodeuse sur tulle |
1857 |
CONTY Rose |
Brodeuse sur tulle |
1859 |
PONCET Claudine |
Tailleuse |
1859 |
HEYRAUD Marie |
Cuisinière |
1859 |
NOYARET Marie-Josèphine |
Tailleuse d'habits |
1860 |
CONTY Claudine |
Brodeuse sur tulle |
1861 |
VELIN Mélanie |
Tisseuse en soie à Lyon |
1862 |
PRAS Marie |
Tailleuse d'habits |
1862 |
OGIER Anne |
Brodeuse sur tulle |
1874 |
DUTRIEUX Françoise |
Tailleuse |
1878 |
VEYRE Louise |
Modiste |
1880 |
DUTRIEVOZ Marie |
Couturière |
Ces
jeunes filles exerçaient un métier chez elle, ou peut-être dans de petites
usines de la vallée. Ce sont des métiers liés au textile essentiellement et
à la confection. Continuaient-elles à travailler une fois mariées ?