Offensive en Lorraine
Combats de Dieuze et de Lunéville — Ces combats se déroulent partie en Lorraine française et partie en Lorraine annexée,
région moyennement accidentée où l'emploi de l'artillerie est facilité par la possibilité d'installer de bons observatoires sur les crêtes
et dans les bois mais où le terrain argileux, imperméable et glissant multiplie les marécages et rend en cas de pluie les mouvements de matériels très pénibles.
L'A.D. 30 est en réserve pendant les combats qui se livrent dans la région de Coincourt-Moncourt (14 et 13 août) et n'est pas engagée.
Le 2/38 est placé sous les ordres du Colonel commandant le 19° R.A.C. en remplacement du 1/19 désorganisé à La Garde.
Combat de Dieuze (19 août). — Le XV° C. A. marche à l'ennemi retranché dans la région de Dieuze sur la position Bourgaltroff-Guebling-Bedestroff.
La 30° D.I. est à gauche du C.A. Le 2/19 part dans la nuit avec un détachement sous les ordres du Général commandant la 60° Brigade pour assurer
le débouché de la D.I. dans la région de Kerprich. Au cours du combat les trois groupes sont engagés d'abord à hauteur de Kerprich,
puis sur les croupes 247, 251 au N.O. de Guebestroff (2° et 3° groupes) et la croupe 230 à 1'ouest de Vergaville (2/38).
À la nuit, la 30e D.I. est devant Guebling.
Le 20 août la Division reprend l'attaque à la pointe du jour. L'artillerie reprend ses positions de la veille.
Mais au cours de la nuit l'ennemi se ressaisit, il prononce au jour, une puissante contre-attaque précédée d'une violente préparation d'artillerie.
Notre infanterie cède sous le nombre soutenue dans sa retraite par notre artillerie.
La D. I. reçoit alors l'ordre de se replier sur les hauteurs de Juvelize. L'A.D. 30 qui ne peut utiliser les ponts de Dieuze encombrés et
ceux de Mulcey trop peu solides pour l'artillerie, exécute son mouvement par Marsal et se met en position sur le plateau de Juvelize.
À la tombée de la nuit, toute l'Armée reçoit l'ordre de battre en retraite. L'artillerie marche toute la nuit et arrive à Serre dans la matinée du 21.
L'Armée continue son repli le 21 et le 22 et prend le 23 août une position défensive sur la rive gauche de la Meurthe.
L'A.D. 30 est en batterie sur les hauteurs au N.E. D'Haussonville.
Combat de Lunéville. — Le 24 Août, l'ennemi (flanc garde) passe la Meurthe à Blainville et commence son attaque par une canonnade à longue portée.
L'Artillerie adverse est contrebattue avec succès par les batteries de l'A.D.
Le 25 août, l'Armée passe a l'offensive. La 30° D. I. attaque sur Blainville et force l'ennemi à la retraite. L'efficacité du tir des batteries est
constatée le lendemain lors de l'avance de la D.I.. Le pont de bateau boche qui a servi au passage de la Meurthe est abandonné ainsi que l'équipage
tout entier, les bateaux sont troués par les obus à balles.
Le matériel d'une batterie boche en batterie à la corne sud du bois d'Einville a été abandonnée, les servants abrités derrière les caissons,
tués à leur poste de combat, sont figés dans la posture qu'ils avaient pour le service de la pièce.
Le 26 août, le mouvement en avant est continué. La D.I. appuyée par la 64° D.I.R. attaque sur le front Mont-Lamath où elle se relie au XVI° C.A..
Les 3 groupes A.D. 30 et le 4/38, sous les ordres du Colonel Falque, prennent position sur les hauteurs au N. et au S. du bois d'Einville.
Ils prennent dans la matinée la supériorité sur l'artillerie allemande dont la position à été repérée.
Le 3/19 est porté à la cote 283, d'où il appuie l'attaque de l'infanterie. Le 4/38 porte deux batteries dans le même but au nord de la
ferme Saint-Antoine.
Le 2/38 se porte aussi sur la croupe 283 et étage ses feux avec ceux du 3/19.
Un feu violent de toutes ces batteries arrête quelques essais de contre-attaques ennemies.
La D.I. le 28, poursuit son attaque sur Lunéville de concert avec le XX° C.A. qui pousse sur Frascati. Le premier objectif est la crête
Chaufontaine-Hérimenil. Les trois groupes de l'A.D. 30 en position de la route de Blainville à Mont, à la cote 283, préparent l'attaque.
Malgré cette violente préparation, l'infanterie ne peut déboucher de Rehainviller où elle est arrêtée par une grêle d'obus de gros calibre.
Le 29 août, la D.I. dont les premiers éléments tiennent la ligne Rehainviller cote 271, reçoit l'ordre de les porter sur la crête Chaufontaine-Hérimenil.
Le mouvement est préparé par les deux groupes 3/19 (cote 283) et 2/19 (500 m. plus au N.O.). Le groupe 2/38 prend position vers le château Adomenil
en vue d'appuyer le mouvement des éléments de la D.I. qui sont sur la rive droite de la Meurthe. Cc groupe remplit sa mission avec succès, mais bientôt
en butte au feu concentrique de l'artillerie lourde ennemie, subit de grosses pertes.
Dans l'après-midi, dès que l'attaque s'est prononcée sur Chaufontaine, la 5° batterie reçoit l'ordre de se porter sur Rehainviller et d'y appuyer
l'attaque. Elle prend position au S.E. et près de Rehainviller et se trouve, dès sa mise en batterie, en butte au tir réglé de l'artillerie ennemie
qui ne lui fait cependant subir aucune perte.
30 août. Les 2° et 3° groupes aident au débouche de la 29° D.I. qui se trouve sur la droite; ils battent la côte 278 et le bois Le Frehaut.
Jusqu'au 3 septembre, l'A.D. 30 s'organise sur les positions occupées.
Le 3 Septembre la 30° D.I. reçoit l'ordre de se porter vers l'ouest par une marche de nuit. Après une série d'étapes, l'A.D. 30 arrive dans la région
de Bar-le-Duc.
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