Bataille de la Marne (Vassaincourt)
Le 8 septembre, le XV° C.A. passe à la III°Armée et participe à la bataille de la Marne engagée depuis le 6.
Sa mission est de boucher la fissure qui s'est produite entre la III° et la IV° Armée et que l'ennemi cherche a élargir.
La 29° D.I. s'engage sur Vassaincourt. La 30° D.I. en seconde ligne sur le front de Combles-Veel-Fains.
Vers midi, la 29° D.I. semble être en retraite, les groupes 3/19 et 2/38 occupent une position de repli face au débouché de Couvonges.
Le 2/19 est porté sur Combles pour parer à une attaque venant de Beurey. À 16 heures, une attaque est déclenchée par nos troupes sur Trémont.
Cette attaque est appuyée par le groupe 2/19 et deux groupes du 55° mis à la disposition de l'A.D. 30.
Le 9 septembre, attaque de Mogneville par Trémont.
Les groupes 2/38 et 3/19 sous les ordres du lieutenant-colonel Lefèvre participent à l'attaque de la 29s D.I..
Deux groupes du 55° sont mis en échange à la disposition de l'A.D. 30. Ces deux groupes et le 2/19 s'établissent sur la crête de Beurey (cote 218).
Ils prennent comme objectif l'artillerie allemande de 182-193-193.
La 8° batterie, (capitaine Durand) est citée à l'Ordre du Régiment pour les faits ci-après:
Combat de Vassaincourt. — Les 7 et 8 septembre, la 29° D.I. s'était heurtée a la résistance opiniâtre de l'ennemi qui avait
organise sur la lisière de Vassaincourt plusieurs lignes de retranchement garnies de tirailleurs et de puissantes batteries de mitrailleuses.
À maintes reprises l'élan des fantassins et des chasseurs à pied avait été brisée sur la première ligne de tranchée, battue à courte distance
par les mitrailleuses de la deuxième ligne.
Le 9 septembre, la position de l'ennemi paraissait inexpugnable. Les tranchées Vassaincourt, très profondes recouvertes de rondins et
d'une épaisse couche de terre, mettaient l'ennemi à l'abri des coups de l'obus a balles; le tir percutant à obus explosif pouvait seul
venir à bout de la résistance de l'ennemi, mais ce tir ne pouvait pas être exécuté aux distances normales tant à cause de la proximité
de nos propres tranchées qu'à cause de la faible visibilité des retranchements ennemis. Le capitaine Durand, commandant la 8° batterie,
s'adressant de sa propre initiative au capitaine d'une compagnie du 6° chasseurs qui lui servait de soutien lui dit:
«Si vous me promettez de défendre mes canons, je vais mettre en batterie là-bas, d'où je canonnerai les prussiens à bout portant. »
«Marché conclut, répond le chasseur, tant qu'un chasseur de la compagnie sera vivant, aucun prussien ne touchera à vos canons ».
Et tous les chasseurs de s'écrier: « nous le jurons, vive les artilleurs !».
Sitôt dit, sitôt fait. La mise en batterie est délicate il faut ruser pour ne pas subir de grosses pertes.
Pendant plusieurs heures la batterie canonne méthodiquement de longues lignes de tranchées; avec une ténacité inlassable, l'ennemi regarnit
les tranchées que le canon vient de balayer. Par deux fois, la batterie recommence son œuvre de destruction, par deux fois,
les soutiens viennent remplacer les morts.
Tout a coup, un commandement bref retentit et une nuée de tirailleurs ennemis s'élance baïonnette au canon. Nos chasseurs se lèvent à
leur tour, prêts à fondre sur l'assaillant.
Ils n'ont pas même le temps de pousser un hourra !..Une rafale de quatre coups par pièce à couché sur le sol la majorité des allemands,
les quelques survivants disparaissent dans les tranchées d'autres viennent les rejoindre et la lutte recommence dans les mêmes conditions
qu'au début, mais avec des pertes considérables infligées à l'ennemi. Celui-ci se défend désespérément; à trois reprises, il renouvelle
son attaque que la batterie brise instantanément.
Lorsque, à la fin de la journée, nos chasseurs pénètrent dans les tranchées ennemies, ils n'y trouvent qu'un amoncellement de cadavres.
Le lendemain, 10 septembre. les deux Généraux de Brigade et les Chefs de Corps de la 29° D.I. viennent d'eux-mêmes demander au Général
commandant la D.I. de provoquer la citation à l'ordre de l'Armée de la 8° batterie. (N'a pas été citée par la suite).
10 septembre 1914. Attaque sur le bois du Faux-Miroir avec quatre groupes dont un du 38°. Les batteries sont en position dans la région:
Beurey-Couvonges, deux batteries sont détachées en mission spéciale dans le bois des Trois Fontaines.
Dans la soirée, une pièce est envoyée au nord de Mogneville sous le commandement du lieutenant Roig (8° batterie) pour battre
les tranchées du bois du Faux-Miroir.
Le 11 septembre, attaque du bois du Faux-Miroir, avec préparation par l'artillerie qui occupe ses positions de la veille et
par la 8/19 qui prend position au nord de Mogneville.
Le bois du Faux-Miroir est trouvé évacué. Une batterie allemande est abandonnée sur la crête.
Le 12 septembre, à 10 heures toute l'A.D. 30 reçoit l'ordre de se porter sur les hauteurs entre le Faux-Miroir et Vassaincourt
pour appuyer l'attaque du V° C.A. sur Villers aux-Vents.
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