M. PIERRE RAMEIL
Député des Pyrénées-Orientales, Républicain socialiste, M. Pierre Rameil s'est fait inscrire dès le lendemain de son élection au groupe du même nom. Il fournit une grande somme travail notamment au point vue des Beaux-Arts, dont annuellement le rapporteur. M. Pierre Rameil est un jeune. Après quelques essais littraires et artistiques dans les salons et sur les scènes parisiennes, il trouva tout à coup sa voie dans la politique et se tailla assez vite dans les milieux parlementaires une place enviée. Doué d'une grande puissance d'assimilation, volontaire et en même temps très liant et abordable, obligeant, il a su garder la confiance de ses électeurs qui lui ont fait le 11 mai un beau succes. M. Pierre Rameil est un partisan déterminé de la réforme de l'enseignement et nul doute qu'il ne voie de bon oeil les tentatives réformistes de M. François Albert. Ses nombreux rapports sur l'Instruction publique et les Beaux-Arts, au cours desquels il a préconisé la modernisaton de notre système d'enseignement, ses exposés régionalistes puisés aux meilleures sources, ses propositions sur la rénovation du théâtre, sont lus avec plaisir non seulement par les initiés mais dans tous milieux intellectuels. Peut-être que M. Pieere Rameil continuera un jour rue de Grenelle l'oeuvre entreprise par le grand maître actuel, en tout cas il aura eu le mérite de lui avoir largement préparé les voies. Il ne dédaigne pas exposer ses idées en des articles bien écrits et bien pensés. Fréquemment, dans le Journal, Comoedia, il expose ses conceptions qui font loi dans le monde artistique et littéraire qu'il continue à fréquenter et où il conquiert tout le monde par ses aperçus originaux et la sûreté de son goût. M. Pierre Rameil possède en outre un vrai tempérament d'homme politique. Ayant un idéal, il s'efforce de le réaliser malgré les criailleries des Béotiens. Se mettant d'ailleurs obligeamment au service de la Démocratie qui peine, il sait adoucir d'un mot et d'un service l'âme en peine. Les hautes amitiés que M. Pierre Rameil a su conquérir dans les milieux parisiens ne lui seront pas inutiles le jour où il postulera effectivement un portefeuille: les sympathies parlementaires ne lui feront pas défaut et je me plais à pronostiquer bientôt en lui le plus aimable des surintendants des Beaux-Arts.