M. LOUIS PUECH
M. Louis Puech est député de Paris. Il a gardé l'accent de son pays, aussi bien tous les Auvergnats de Paris l'ont toujours considéré comme leur représentant. Son cabinet d'avocat ne désemplit pas et dès qu'il arrive au Palais-Bourbon, il est assailli par une foule de sofliciteur qu'il traite avec bienveillance. Quand M. Briand replâtra son ministère en décembre 1910, il confia à M. Puech le portefeuille des Travaux publics, des Postes et des Télégraphes, qu'il conserva jusqu'au 3 mars 1911, date de l'avènement du ministère Monis. Durant son passage au pouvoir, M. Puech s'agita beaucoup, donna de sa personne et sut découvrir un collaborateur éminent: M. Claveille. M. Puech n'est pas précisément un orateur de premier ordre, mais il a la parole facile, sensée et il se dégage de l'ensemble de ses exposés un ton de sincérité qui conquiert une assemblée. Très sympathique, très liant, très bon garçon, M. Louis Puech est aussi populaire dans les couloirs de la Chambre que dans la colonie auvergnate dont il ne rate aucune manifestation, gardant intact l'amour de la petite patrie auvergnate. Membre et rapporteur de plusieurs commissions, ses interventions sont marquées au coin du bon sens et sa réputation méritée de brave homme en fait généralement accepter les conclusions. Depuis longtemps, il a souvent boudé le Parti radical, enceuru même les foudres du Comité exécutif, mais il a su garder des sympathies, parce que ses évolutions sont sincères. M. Puech n'est pas ambitieux: je suis persuadé que s'il était resté fidèle à ses premières amours, radical-socialiste, sans l'être trop, tout en l'étant, il aurait maintes fois détenu le portefeuille qu'on lui avait confié. Non, l'amour du maroquin n'a pas été la cause des évolutions du député de Paris elles ont été dictées par des scrupules de conscience respectables et c'est assez politique, ma foi, de garder un pied dans tous les partis, d'autant qu'il n'a jamais quitté les partis de gauche où la République s'impose comme un dogme inattaquable. Quand M. Louis Puech sera las de la politique il ira se reposer dans un coin de son Auvergne chérie et cédera la place à son fils, qui est très intelligent et, déjà, conseiller municipal de Paris.