M. ANDRÉ PAISANT

	M. André Paisant est en même temps poète, artiste, avocat et député: c'est un assemblage
de qualités assez rare pour être souligné.
	A peine inscrit au Barreau, il fut secrétaire de la Conférence et se créa vite une très
grosse situation à côté des maîtres de la parole, s'imposant dans ce milieu légèrement féroce par
le talent, la probité, la conscience profresionnelle; naturellement simple et bon, il avait su
conquérir des sympathies unanimes.
	Avocat complet, aussi bien en cour d'assises qu'au civil, il arrachait le verdict de
pardon où livrait la pièce décisive, tout cela avec la plus élégante des simplicités.
	Un beau jour la politique le tenta. "Je me présente à vous, disait-il à son comité, sans
argent, sans journal, je viens à vous, tel que je suis, armé seulement de bonne volonté et avec
l'espoir de servir mon pays."
	C'était trop simple évidemment; aussi bien il échoua, mals il devenait plus tard député
de la Seine.
	Aristide Briand, qui le connaissait bien, l'appréciait, lui confia sucçessivement le
Ravitaillement, la Liquidation des Stocks... C'était l'époque de la curée, du pillage, des camps
américains. M. André Paisant fit de son mieux pour tenir tête aux mercanutis et s'il n'atteignit
pas son but, il en sorti les mains nettes.
	Au Ravitaillement, aux Régions libérées, il ne montra qu'une ambition: celle d'aider de
totites ses forces au relèvement du Pays, s'app1iquant à relever des chaumières, à reconstituer
des foyers détruits.
	Et le bon souvenir qu'a laissé de tous ces actes M. André Paisant ne contribuera pas peu
à le faire revenir un jour sur l'eau.