M. A. DE MONZIE
Le jeune parlementaire de ce nom est une personnalité marquante de la politique et de la robe. Supérieurement actif et intelligent, il joue dans les assemblées parlementaires les premiers rôles et a été maintes fois désigné pour un portefeuille. Issu d'une famille catholique à laquelle est lié le nom de Bernadette de Lourdes, il est devenu républicain socialiste à la suite d'une crise d'idées. M. A. de Monzie aime les idées comne il est attiré par les hommes intéressants. En un livre curieux qui s'appelle l'Entrée au Fonun, il a conté ses aventures intellectuelles. Cela se passait de 1896 à 1900. Le brillant élève de Stanisias fut conquis au dreyfusisme, au socialisme. La cause? Le néant d'idées de la Droite et son enfance. Il faut lire le chapitre où il conte la vie et la mort de sa servante Julie qui n'aimait ni les bourgeois ni les hobereaux. Julie, fille du peuple, avait communiqué à son petit Monsieur quelque chose de ses révoltes. Quand son jeune maître apprit la mort de la vieille bonne, il était en pleine période élctorale. "Je connus tout de suite, dit-il, sans qu'il fût besoin de philosopher, que je n'avais rompu, en dépit des violences de ma pensée, aucune des amarres qui m'accrochaient au passé." M. de Monzie reprétente dans le régime républicain un état d'esprit nouveau assez indéfinissable, marqué au coin de l'indépendance la plus enttière. Il plaide pour le Vatican et reste l'ami de M. Malvy. Il allie les contraires avec une deextérité naturelle. Il est très déconcertant et cela expliquerait qu'il n'ait pas encore géré un portefeulle important, malgré que son nom soit prononcé au cours de toutes les crises ministérielles. Cest un tempérament original, affranchi des lieux communs et qui attire: il est assez difficile à situer malgré qu'il se soit créé une situation assez enviable. Il offre une ressemblance assez frappante avec un jeune parlementaire comme lui "ondoyant et divers", M. Henry de Jouvenel. Les dernières élections parlementaires annoncent des difficultés économiques, financières, sociales et politiques. Ne croyez-vous pas qu'il serait consolant de placer dans la réserve -dont nous aurons besoin demain- une intelligence sa trempe? Il nest téméraire de prédire que le jour lointain où nous verrons le jeune et éloquent sénateur déployer au pouvoir les éminentes qualités dont il a ait montre dans l'opposition.