M LOUIS MARTIN
M. le Sénateur Louis Martin est une figure sympathique autant que modeste. C'est pour lui que le poète semble avoir écrit: Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril, Sa gerbe n'était point avare ni haineuse Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse Laissez tomber exprès des épis, disait-il. Sa bonté est proverbiale. Au Palais, où il s'est taillé une belle place, dans le monde des lettres qu'il ne dédaigne pas, et dans le monde politique où il vit, M. Louis Martin est très considéré. Député au Var en 1900, son mandat fut renouvelé en 1909, quelques mois après il était nommé sénateur. Au cours de sa longue carrière parlementaire, M. Louis Martin a fait beaucoup de choses. Les projets de loi qu'il a déposés, fort nombreux, attestent une puissance de travail énorme. Beaucoup ont été adoptés. C'est grâce à lui que la Provence cultive encore l'olivier: que les effets de commerce échus un dimanche ne sont payables que le lendemain. C'est lui qui déposa le projet de loi décidant que si l'enfant adopté est un enfant naturel non roconnu, il pourra prendre purement et simplement le nom de l'adoptant. Il préconisa la fondation des syndicats de commune pour aider à la reconstruction dans les régions libérées. Il demanda que les noms des morts glorieux fussent inscrits sur le registre déposé au Panthéon. En 1914, Il faisait doter les poilus du casque, cependant qu'il suppliait M. Briand d'agir sur les alliés pour la réalisation de l'unité de commandement et de l'unification des sacrifices. Défenseur ardent des droits de la femme, il a fait voter la loi permettant à la Française qui épouse un étranger de garder sa nationalité. Son projet sur le vote des femmes est populaire et a fait couler des flots d'encre. Ses efforts persévérants sont d'ailleurs récompensés et lui procurent tous les jours de nouveaux adeptes. Il est difficile de continuer dans une courte biographie toutes les étapes d'une carrière aussi remplie. M. Louis Martin est le type du parlementaire qui travaille consciencieusement, modestement, poussé par un amour indéfectible pour la République dont il est resté en toutes circonstances le défenseur ardent et convaincu. Et ceci méritait aussi d'être relaté dans ce portrait qui n'a d'autre prétentions que d'être sincère.