M. ANDRÉ FRIBOURG
M. André Fribourg est un grand universitaire. Il est petit de taille, mais possède un cerveau merveilleusement organisé. Il représentait à la Chambre de juin 1919 le département de l'Ain. Réélu en 1924, il vient de se faire inscrire au Groupe radical et radical-socialiste. Il est vice-président de la Commission de l'Enseignement et membre de la Commission des Mines. Tour A tour publiciste, conférencier, écrivain, professeur, il a trouvé le temps d'organiser une mission universitaire au Maroc. Pendant la guerre, il endossa la capote de soldat de 2e classe et se fit blesser aux Éparges. La Commission des Affaires étrangères et la Commission de l'Enseignement recueillent souvent ses avis décisifs et aucune question de politique extérieure ne lui est étrangère. Comme interpellateur, il tient bien la tribune et sa documentation précise impressionne l'assemblée: il l'a prouvé dans l'interpellation sur le coup d'État anglais à Constantinople, sur les affaires de la Haute-Silésie, sur la politique financière de M. Lasteyrie. Il aborde en se jouant les questions coloniales et musulmanes en meme temps qu'il siège aux Monuments historiques ou au Comité des Chemins de fer. M. André Fribourg a derrière lui un lourd bagage littéraire et historiqne qui lui a successivement mérité le prix Thérouanne, le prix Audiffred et le prix Solrier-Arnould. Il a succédé à M. Louis Barthou à la rédaction politique des plus grandes revues parisiennes: La Revue des Deux Mondes, la Revue de Paris, Les Annales. Ses collaborations journalistiques, depuis le jour où M. Millerand le chassa de la Petite République, ne se comptent plus. Comme ouvrages, citons: Discours de Danton, les Leçons de l'Histoire, Histoire d'un soldat, Semeurs de haine, l'Afrique Latine. Ajoutons pour terminer que M. André Fribourg a conférencié dans toute l'Europe et que ses conférences en Amérique du Nord obtinrent un très gros et très légitime succês.