M. VICTOR DALBIEZ
M. Victor Daibiez avait été élu député des Pyrénées-Orientales lors d'une élection partielle à la mort du député Jean Bourrat, de "rachatiste" mémoire. Après un stage dans l'administration, il dirigea à Perpignan le journal La Montagne, qui s'attachait à combattre tous les abus et préconisait ardemment une politique d'avant-garde. Le blcc des républicains de gauche encourageait le jeune journaliste quand il fonda le Cri Catalan, avec son collègue Jean Payra, ces amitiés se resserrèrent et c'est au chevet de Jean Bourrat qu'a éclos sa candidature. En deux mois, de par les suffrages spontanés des radicaux-socialistes, Victor Dalbiez était élu conseiller général et député. Au Palais-Bourbon, le jeune représentant du peuple travailla, fit partie de nombreuses cominissions, notamment de la Commission de l'Armée, où il élabora et fit voter la loi Dalbiez, source de tant de haines et de tant de sympathies, ce qui est politiquement un signe de popularité. Membre des plus actifs du Comité radical et radical-socialiste, il en devint le Vice-Président et les militants n'ont pas oublié ses propositions véhémentes. Ily défendit notamment M. J. Caillaux et tint à coeur de rester, à travers les péripéties les plus tragiques, son lieutenant et son fidèle ami. Cette attitude intransigeante lui coûta son siège en 1919. Il aurait pu, avec quelques concessions de conscience, ramener quelques timorés; il ne jugea pas digne de le faire et rentra sans amertume dans le rang. Réélu conseiller général, il se tint en contact avec ses électeurs dont les regrets se traduisirent effectivement le 11 mai en l'envoyant tête de liste à la Chambre avec une majorité écrasante sur ses adversaires du Bloc national. M. Herriot offrit alors un portefeuiIle au vaillant député. Connaissant sa puissance de travail et sa probité, il le plaça à la tête du moins convoité des départements ministériels: les Régions libèrées. Ce Méridional, assagi par l'expérience, s'est attelé à la tâche il a passé ses vacances à étudier des dossiers, consacrant ses rares loisirs à des visites inopinées aux pays renaissants. Se prodiguant fort peu au point de vue oratoire, il convient de retenir son discours de Niort, où il a développé son plan de relèvement avec l'aide financière nationale. Il a résolu de donner en 1925 une plus grande activité aux travaux de reconstruction par l'émission d'emprunt du Crédit National procurant à ce coin de France les 200 millions d'espèces mensuels qui lui sont indispensables. L'appel que le ministre a fait à la solidarité nationale sera entendu. La tâche de M. Victor Dalbiez est lourde, mais son énergie pourrait bien réussir là où d'autres ont échoué.