M JULES MÉLINE

	Le nom de M. Jules Méline est un des noms qui a été le plus prononcé depuis l'avènement
de la Troisième République.
	Passons sur ses débuts à la Commune qui lui ont été tant reprochés. Ses ardeurs juvéniles
se calmèrent vite.
	Le 12 octobre 1872, les électeurs de Remiremont envoyèrent siéger à la Chambre des Députés
le jeune avocat républicain, républicain tout court, à une époque où il y avait quelque mérite à
l'être, car les remous d'où est sortie la Constitution de 1875 furent fréquents et il faut dire
que M. Méline fut toujours à gauche.
	M. Jules Ferry l'appela au Ministère l'Agriculture et il détint longtemps ce département
où il ne cessa d'apporter des réformes bienfaisantes et de prêcher le retour à la terre.
	C'est avec une âme d'apôtre que M. Méline a envisagé sa tâche et il y consacre encore
aujourd'hui les restes d'une ardeur qui s'éteint.
	Il fut président de la Chambre des Députés et président du Conseil des Ministres: c'est
lui qui choisit M. Barthou débutant comme ministre de l'Intérieur.
	Ce serait une histoire bien complexe a écrire que celle de sa présidence: il faut lui
rendre cet hommage, c'est qu'il a toujours placé au-dessus de tout l'amour et l'intérêt de son pays 
	M. Méline fut le chef et le réalisateur du programme protectionniste. Rapporteur général
des Douanes, président, il s'applique à faire voter les lois économiques qu'il croyait nécessaires
et utiles à l'agriculture française.
	Il est encore aujourd'hui président de la Commission de l'Agriculture au Luxembourg et
siège au Groupe de la Gauche démocratique.
	Il a écrit une Histoire de la Troisième République qui n'est pas sans valeur.