M. LE TROCQUER

	Un arriviste arrivé.
	Ancien Polytechnicien, ingénieur en chef à 36 ans, officier de la Légion d'honneur;
il a dirigé successivernent le cabinet technique de tous les ministres des Travaux publics,
MM. Puech, Dumont, Angagneur, Cels.
	En 1915, on lui confiait la direction de l'Office national de la navigation. Il remplit
toutes ces fonctions avec un tact et une maestria remarquables.
	M. Le Trocquer est intelligent et audacieux. Jamais à court, tenace il sait diriger et
obtenir des résultats.
	Tant de fonctions et d'honneurs le désignèrent aux électeurs de son département,
les Côtes-du-Nord, qui l'élurent député en 1919.
	N'était à peine débarqué qu'on lui confiait le sous-secrétariat de la Liquidation des Stocks.
	Peu après, le voici ministre des Travaux publics, gérant de cette maison du boulevard
Saint-Germain dont il connaît tous les coins et entouré d'un prestige tel qu'il y devient immuable.
	M. Le Trocquer garda le portefeuille des Travaux publics dans les cabinets de
MM. Millerand, Leygues, Briand, Poincaré; M. François-Marsal ne pouvait  faire autrement que de
conserver dans son ministère de trois jours l'homme qui  a opéré l'occupation de la Ruhr.
	La Ruhr est intimement liée à la vie politique de M. Le Trocquer et les voyages fréquents
qu'il y fit nous font supposer qu'il la connaît bien. Ce ne fut pas l'avis de M. Herriot qui le
remplaça sans crier gare par M. Peytral.
	M. Le Trocquer est rentré dans le rang silencieusement, mais avec l'espoir de prendre
sa revanche.
	Membre de la Commission des Travaux publics, il y apportera ses lumières, mais il est
inscrit au Groupe de la Gauche  républicaine et est surtout membre du Comité directeur
de la Ligue Millerand...