M. JEAN FABRY

	M. Jean Fabry est un officier de valeur qui a fait ses preuves pendant la Grande Guerre.
	Il se distingua le premier jour à l'État-Major du général Dubail. Blessé et amputé de
la jambe gauche, il devint ensuite un collaborateur immédiat du maréchal Joffre, qui lui confia
des missions au cours desquelles il fut promu lieutenant-colonel et officier de la Légion
d'honneur.
	Aveyronnais, mais ne pouvant se présenter contre le général de Castelnau, il sollicita
un mandat des électeurs parisiens qui l'élurent député en 1919. Il était à ce moment à la retraite,
mais avait écrit dans la presse parisenne, notamment dans l'Avenir et dans l'Intransigeant,
des articles remarqués qui contribuèrent pour beaucoup à son succès électoral.
	De 1919 1924, il remplit à la chambre des député des fonctions importantes: comme
rapporteur de la Commission de l'Armée il défendit à la tribune avec une patriotique clairvoyance
la loi d'organisation de l'armée et des cadres effectifs. Sa haute compétence, reconnue de tous,
le fit nommer Président de la Commission d'Études de la Défense Nationale et membre de la 
Commission des Armements à la Société des Nations.
	M. Poincaré le choisit comme ministre des colonies dans son cabinet remanié: il garda
ce portefeuille dans le cabinet François-Marsal, qui fut encore plus éphémère que le précédent.
Il ne laissa bien entendu ce passage rapide rien qui pût révéler un tempérament colonial.
	Jean Fabry vient d'être réélu en tête de la liste d'Union républicaine; il a gardé la
sympathie ses lecteurs.
	Il a repris en même temps ses fonctions de rédacteur en chef de l'Intransigeant et il
retrouvera aussi certainement la sympathie de ses lecteurs: il peut donc se consoler du
marocain perdu.