M. J.-L. DUMESNIL

	Le député de Fontainebleau est un radical-socialiste de carrière, de naissance,
pourrait-on dire, car jeune avocat il était déjà inscrit dans les ligues et comités d'avant-garde
où il faisait de bonne besogne républicaine.
	Quelques interventions à la tribune le désignèrent vite à l'attention des gouvernants et,
en 1917, il était désigné comme sous-secrétaire d'État à la Marine.
	Sous le Ministère de M. Painlevé, il dirigea l'Aéronautique militaire et maritime.
	Pour devenir Ministre, comme disait Camille Pelletan, il faut l'avoir été. Non! il suffit
d'avoir été sous-secrétaire d'État.
	M. Herriot a confié au jeune député les destinées de la rue Royale. Comme tout Ministre
de la défense nationale, ce n'est pas une mince affaire.
	Depuis son avènement, le nouveau ministre de la Marine -qui n'avait pas l'air dépaysé-
s'est entièrement consacré à son département et on sent une action efficace car il circule,
dirait-on, un nouvel air dans les milieux maritimes.
	Le nouveau Ministre a su parler avec fermeté aux amiraux. Il a préparé pour la rénovation
de la marine -où tant de brillants officiers n'ont jamais navigué, même sur un petit navire-
un programme raisonnable et conforme aux intérêts du pays.
	Si M. J.-L. Dumesnil a éprouvé, quelques résistances dans les milieux bureaucratiques, il
a assez d'énergie pour les endiguer et dans l'ensemble, surtout dans la vraie marine, celle qui
travaille et qui se bat, il jouit d'une popularité qui ne peut que l'encourager à se montrer
un ministre démocrate et réformateur.
	Très à gauche, lié au Président du Conseil par une déjà vieille amitié, il ne renie au
Gouvernement aucune idées de son Parti, ne séparant jamais l'amour de la Patrie et de la
République.
	"Quant à la Marine, je ferai tout pour sa renaissance, dit-il souvent, non dans des buts
de conquête, mais le maintien de la paix et la liaison entre la Métropole et les colonies."
	J.-L. Dumesnil avocat brillant a fait son devoir brillamment au front pendant guerre
semble autorisé à parler comme il le fait au nom de la Défense Nationale.
	Jacobin patriote: ce n'est pas incompatible: les grands ancêtres de quatre-vingt-treize
l'avaient déjà glorieusement prouvé.