Procès Vaubulon
Lettre du Gouverneur VAUBULON
à FIRELIN
2.100
pour
Monsieur FIRELIN Procureur
Général de l'Amirauté
à St Paul
Je suis fort fâché de toutes vos peines,
Monsieur, mais c'est un grand plaisir de
faire son devoir. Je connais que vous en
étiez déjà récompensé.
Je ne doutais pas que Monsieur DUBOYS du
MATIN ne vous reconnût et ne vous laissât
faire votre charge, mais vous ne me
marquez pas qu'elle, il ne suffit pas
que vous agissez comme homme de la
Compagnie, il faut que vous informiez
en qualité de procureur du Roi de la
navigation et que vous entendiez hommes et
femmes sur les faits que je vous ai
envoyés
Je fus fort aise que le Sieur DUBOIS le
reconnaisse, mais si quelque autre fait
l'insolent comme on m'a rapporté que l'écrit
de Sieur FLEUREILLE faites-le faire avec
autorité ? les habitants à l'?
et informés contre lui ne vous mettez
pas en peine de ?
Je sais de bonne part que le Sieur DUBOIS a
tout sauvé sur tout l'argent qu'il avait, tant
à lui qu'à la Compagnie, vous ne l'apprendrez
que par la déposition des témoins, prenez
y garde.
Je fais une information d'office en qualité
de juge ordinaire ou déjà plusieurs témoins
ont déposé qu'ils ont eux même tenu et
un ? d'argent qu'ils lui ont mis en main.
il est faux qu'on ait bu une barrique ni
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de vin ni d'eau de vie appartenant au
Sieur DUBOIS, Il est bien vrai qu'il a
toujours dit qu'il les avait dans le vaisseau,
mais cela comme tout ce qu'il peut
avoir sauvé à lui appartenant répondra
à la Compagnie de ce qu'il lui a fait prendre
par sa faute, ne vous pressez pas, nous
aurons ici soin de tout.
J'ai dix matelots ici qui disent qu'on a
sauvé sept barriques et qu'on en sauva
beaucoup d'autre choses s'il n'avait pas
donné tous ses soins comme il a fait à ses
propres intérêts, ne vous fiez pas à son
extérieur. Il est plus fin que vous, je
remercie M. MUSSARD que je salue et
son épouse, M. FONTAINE vous fera voir
mon règlement pour les matelots, et de
les faire exécuter.
Faites une information et que M. BIDON
écrive sous vous les dépositions des
témoins, cela est bien facile, faites
les signer ou mettre leur marques,
si vous ne le faites votre voyage sera
inutile, saisissez toutes les hardes du
Sieur DUBOY et s'il le donne ? dites
lui qu'il me présente une requête, que je
lui serai favorable
Adressez vous à CALAIS pour savoir où sont
ses hardes et effets du Sieur DUBOY et dites
lui que tout se découvrira et que vous le
rendrez responsable de tout, mettez tous
en magasin ou autre lieu sûrs et chargé en un bon
gardien.
Dites que l'on m'envoie la négresse du Sieur TALOIET avec ses
matelots qui viendront ici, ayez l'œil que le s?
charpentier ne courre point de risque, parce que je
l'ai mis sous ma sauvegarde.
Je voudrais vous parler jusqu'à demain, mais il est tard
faites bien votre information, tout ira bien, et à bien tout
le monde et me croyez parfaitement à vous
Signé VAUBOULON
Monsieur de Chauvigny rit,
se moque de votre ?dresse
et fait fort bien votre
métier sans rien gâter.
Notre capitaine à St Paul
vous dira ce qu'il a fait avec
lui b? a ma santé et bon travaux
Vous ne pouvez encore vous empêcher de vous faire
représenter toutes les hardes des morts et de les mettre
sous la main du Roi, d'avertir que tous ceux qui
se trouverons saisis faire des effets appartenant aux noyés,
qu'ils seront privés de peine ass?
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2 juin 1690
en vérité, Monsieur, je crois que vous le faites
exprès et que toutes les fois que vous vous absentez
vous nous faites venir le mauvais temps,
la pluie n'a pas cessé depuis que vous êtes parti,
et nous n'avons eu aucune nouvelle de Ste Suzanne
si bien que tous nous mangeons des patates
et bien heureux d'en avoir.
Si le canot peut revenir envoyez le, vous me
ferez plaisir je vous ramènerai le père H et
M. LEROY. Vous direz à Monsieur MUSSARD
que je salue et toute sa famille, qu'outre que
j'attends qu'il m'envoie un peu de toutes choses,
que je le prie de m'envoyer encore un peu de
chaux s'il en reste, j'en ai tout à fait besoin,
notre balcon est entièrement rétabli et fort
proprement, vous serez bien aise de le voir
je dois demain trouver les fondements du
magasin et déjà nous avons amassé presque
tout le bois et toute la pierre nécessaire pour
faire un fourneau de chaux, faites vos
affaires et vous réjouissez et comptez que
longtemps vous n'aurez le loisir de retourner
où vous étiez, je vous renverrai le canot
incessamment, envoyez-le moi le plus
promptement que vous pouvez
Dites à M. BIDON qu'il soit sage et qu'il ne
s'engage pas davantage avec ses belles je
ne consentirai pas à son mariage qu'il n'ait
plus de barbe. Si maître GRUCHET peut venir
qu'il vienne je salue M. DUBOYS et tous ces
Messieurs sans oublier ses habitants et mes
commères
à St Denis ce 2e juin 1690
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