Procès Vaubulon

PV contre les ouvriers

2.288

Requête des ouvriers
engagés au service
de la Royale
Compagnie de France

2.289 L'an mil six cent quatre vingt dix et le dix-septième novembre, Nous étant transporté à notre ordinaire à la boutique des ouvriers pour les exciter au travail, Nous avons trouvé Augustin PANON et Jacques AUBER même qui étaient à l'heure du travail assis sur leurs lits qui devisaient, Nous leur dîmes si c'était ainsi qu'on gagnait ses gages de la Compagnie; ils se levèrent en grondant et disant qu'ils ne travaillaient que trop pour la chère qu'ils faisaient, nous leur dîmes que c'était l'ancienne querelle, et que du poisson salé, de la citrouille fricassée, du riz et du vin leur saoul devaient bien les satisfaire, et que tant qu'ils seraient dans l'Ile, ils ne devaient pas espérer mieux, ou qu'ils devaient nous en indiquer quelque autre moyen; là-dessus, ils répondirent que ? leur permission de se nourrir eux-mêmes, Nous les prîmes au mot et leur dîmes d'y bien penser, que ce ne serait plus comme par le passé, que Nous sommes revenu, et qu'assurément Nous ne reviendrions plus, ils persistèrent, nous y consentîmes, nous allâmes après voir l'armurier, et lui demandâmes s'il était du complot des autres, et s'il voulait se nourrir; il nous dit qu'oui, sans hésiter, les autres ouvriers étaient allés couper du bois pour faire du charbon; nous attendîmes au lendemain, et leur envoyâmes quérir, et leur représentâmes l'embarras où ils s'allaient jeter s'ils suivaient les autres; cela les ébranla, et nous demandèrent du temps pour se déterminer, une heure après quuu ils revinrent Nous dire qu'ils feraient du mieux qu'ils pourraient et qu'ils se nourriraient ainsi que les autres; Nous laissâmes par de leur
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