Procès Vaubulon

Déposition d'Augustin PANON

2.221

Déclaration faite par Augustin PANON, menuisier, engagé
au service de la Royale Compagnie, âgé d'environ trente ans,
natif de la ville de Toulon, et prononcée à l'encontre des nommés
Anthoine BELLON, Gilles D'ENNEMOND, Etienne HOAREAU, Henry HOAREAU,
François NATIVEL, Francçois CAUZAN, François GRONDIN et Pierre LAUNAY,
tous jeunes gens du Quartier de St Paul, Ile Bourbon.

		Du 20e avril 1694

Disant qu'ayant été prendre congé hier du Sr LEROY à  l'habitation
accompagné de Pierre GONNEAU, serrurier, ledit Sr LEROY l'aurait chargé
d'une lettre pour le Sieur FIRELIN, Commandant de ladite Ile, et qu'ayant
ainsi parti de chez ledit Sr LEROY, il avait fait le tour de l'étang pour
aller coucher chez le Sr PAYET , habitant, et qu'ayant passé chez Pierre
NATIVEL, habitant, il se serait aperçu qu'il était triste, et lui ayant
demandé ce qu'il avait, le Sr NATIVEL aurait répondu qu'il avait du chagrin
que son fils était allé à  la Montagne avec lesdits ci-dessus nommés
ayant chacun leurs armes, après quoi il s'en fut  coucher chez ledit PAYET;
ledit jour vingt(ième) ayant parti de bon matin de chez ledit PAYET, ledit
Pierre GONNEAU l'aurait été conduire jusqu'à  un endroit qu'on appelle
La Plaine, où étant, ils se seraient quittés après s'être dit adieu,
et environ à  trente pas de là , ledit déclarant aurait aperçu lesdits ci-dessus
nommés qui étaient dedans le bois et dedans du (mil ?), tous armés,
lequels vinrent à  lui, et après s'être dit bonjour, et s'être un peu
entretenus, lui dirent qu'ils étaient là  postés pour prendre toutes
les lettres qu'on porterait, et qu'ils savaient bien qu'il en avait une,
et qu'il fallait la leur donner, sur quoi ledit déclarant leur répondit
que s'il en avait c'était pour la donner à  celui à  qui elle s'adressait
et non pas à  eux, les autres lui dirent qu'ils la voulaient avoir,
sur quoi ledit déclarant leur dit qu'il estimait mieux la rendre à  celui qui
l'en avait chargé, et qu'ils pouvaient l'escorter jusqu'à  St Paul, sur quoi
les autres persistèrent qu'il la voulaient avoir, et qu'ils ne feraient 
pas ce qu'il leur proposait; ledit déclarant voyant cela leur dit qu'il
n'avait point de lettre, sur quoi ledit Anthoine BELLON s'approchant de lui,
lui dit qu'il en avait une dans sa poche, et qu'il la voyait, ledit déclarant
dit encore qu'il n'avait pas ordre de la leur donner, ce que ledit BELLON
voyant, mit sa main dans sa poche et lui prit ainsi, à  quoi ledit
déclarant ne sut résister; ensuite de cela, ils dirent que ce qui les obligeait
à  faire cela était une bande de gens qui étaient à  St Paul qui écrivaient
mille faussetés contre eux audit FIRELIN Commandant, nommant 
entre autres les Srs LEROY, RICQUEBOURG, BEDA et ST-HONORÉ, disant
qu'ils étaient bien aise de voir leur fausseté par leurs lettres et
que ledit Sr FIRELIN avait même dit qu'il les attraperaient les uns

2.222 après les autres pour les mettre au cachot, et étant les bien avertis, et que ledit BEDA leur avait dit que ledit FIRELIN leur avait donné ordre par écrit de tirer sur eux, sur quoi ils étaient obligés de se tenir sur leurs gardes, et qu'à  l'égard dudit FIRELIN, ils ne lui voulaient aucun mal, sur quoi ils s'en furent, et en le quittant, ledit François NATIVEL dit audit déclarant qu'il pouvait dire qu'ils l'avaient obligé de rendre ladite lettre; ledit Pierre GONNEAU, serrurier, ayant entendu le bruit, y fut sur la fin, à  qui edit déclarant conta tout ce qui est ci-dessus afin d'en donner avis audit Sr LEROY; ledit déclarant dit de plus au nègre du Roi qui était avec eux, l'ayant arrêté revenant de St Denis, lesquels dirent qu'ils avaient arrêté ledit nègre croyant que ledit déclarant lui avait donné ladite lettre en chemin pour la faire tenir audit FIRELIN; ensuite de quoi le dit déclarant quitta ledit GONNEAU et poursuivit son chemin pour St Denis, ce qu'il a signé, PANON
2.223 Déclaration d'Augustin PANON, menuisier
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