Procès Vaubulon
Interrogatoire de Michel FIRELIN
1.075
4e mai 1697
Interrogatoire fait par Nous Mathurin
CHEREIL de la RIVIÈRE, Conseiller au Présidial de Rennes, Commissaire subdélégué
en cette partie de Monsieur BECHAMEIL de NOINTEL Conseiller du roi en ses
Conseils, Maître des Requêtes de son Hôtel, commissaire pour l'exécution des ordres
de Sa Majesté en Bretagne aux fins de l'arrêt du Conseil d'Etat du 23 mars
dernier, et de l'ordonnance de Mondit Sieur de NOINTEL, portant notre subdélégation du 24
avril aussi dernier, au nommé Michel FIRELIN détenu prisonnier
aux prisons de Rennes, et ce en conséquence de notre ordonnance rendue contre lui
le 30e du mois d'avril, à la requête d'André Joseph Pierre GREFFIER, écuyer
Sieur du BOIS LAUNAY, Procureur du Roi au Présidial de Rennes commis par mondit Sieur
de NOINTEL pour faire les fonctions de Procureur de Sa Majesté en cette partie.
instructeur en les accusations, contre le Père Hyacinthe de Quimper, ledit FIRELIN et autres leurs
complices déférés et accusés, ayant avec nous pour notre commis greffier
M. Pierre CAILLEAU, de lui le serment pris en tel cas requis, et y a eu
été procédé [...] ensuite le serment fait par ledit FIRELIN de dire vérité
et concurremment avec N. et D. Messire André ESNOUF, prêtre docteur en
théologie, Vicaire Général de Monseigneur Le ... évêque de Rennes, commis
pour l'instruction du procès du Père Capucin.
Du 4e mai 1697, en la Chambre Criminelle des
prisons de Rennes
Interrogé de son nom, âge, qualité, profession, et demeure,
a dit avoir nom Michel FIRELIN, natif de la ville de Montivilliers
en Haute Normandie, âgé de trente ans ou environ, ci-devant
Commis pour la Compagnie des Indes en l'Ile de Bourbon, et à présent
détenu prisonnier aux prisons de Rennes.
Interrogé s'il a eu copie dudit arrêt du Conseil d' Etat du 23e
première page M. CHEREIL FIRELIN
1.076-1
dernier, et de l'ordonnance de Mondit Sieur de NOINTEL du 24e avril aussi
dernier portant notre subdélégation pour l'instruction dudit procès
a dit qu'il a la copie dudit arrêt et du Conseil d' Etat et commission
sur celui-ci et de ladite ordonnance du subdélégation
Nous lui avons déclaré que conformément aux dits arrêts du Conseil
d'Etat et ordonnance de Mondit Sieur de NOINTEL portant notre subdélégation,
nous instruisons son procès pour être ensuite jugé par Mondit Sieur.
de NOINTEL souverainement et en dernier ressort avec les Officiers du
Présidial de Rennes aux termes dudit arrêt du Conseil d'etat,
a dit qu'il n'a rien à y contredire.
Si en l'an 1689, il n'est pas parti de France pour aller dans l'Ile de
Bourbon avec ledit Sieur de VAUBOULON, qui y allait Gouverneur pour le
roi, et le Père Hyacinthe de Quimper, capucin,
A dit que le 5e ou 6e du mois de mai 1689, il est parti
de l'Ile de Groix pour aller dans l'Ile de Bourbon, comme Commis de la
Compagnie des Indes, et s'embarqua avec ledit Sieur de VAUBOULON,
qui y allait aussi en qualité de Gouverneur du Roi, le Père
Hyacinthe de Quimper, et plusieurs autres personnes.
Si dans le passage ; il n'a point eu de démêlés avec ledit Sieur
de VAUBOULON,
a dit que non.
Si ledit Père Hyacinthe de Quimper n'a pas eu quelque démêlé
dans le passage avec ledit Sieur de VAUBOULON,
a dit qu'ils en ont eu ensemble presque pendant tout le passage
Qui était le sujet de leur différend,
a dit que le sujet de leur dispute vint de ce que le Père
seconde page M. CHEREIL FIRELIN
1.076-2
Bernardin de Quimper étant mort quinze jours
après leur embarquement, ledit Père de Quimper demanda
son coffre, ce que le Capitaine du vaisseau et le Sieur de VAUBOULON
ne voulurent pas accorder, disant qu'ils voulaient en faire
l'ouverture en leur présence et avoir l'argent qui était dedans,
et qu'il y avait cent écus dans ledit coffre ainsi qu'il a ouï
dire, laquelle somme lui avait été donnée par le Roi pour
leur subsistance, qu'il ne sait pas de quelle manière
ce différend fut terminé, mais que depuis ce temps-là, il a
vu ledit Sieur de VAUBOULON et le père Hyacinthe de Quimper
avoir presque tous les jours des différends et des démêlés
à la table, en sorte même que le vaisseau étant arrivé
à la Baie de Tous les Saints au Brésil, où il y a un couvent de
capucins, ledit Père Hyacinthe de Quimper et son compagnon
frère Anthoine de Lannion voulurent y rester, se plaignant
du mauvais traitement qu'ils avaient reçu dudit Sieur de VAUBOULON
dans le passage, mais que le Père Provincial les obligea
de se rembarquer les conviant les uns et les autres de vivre
en bonne intelligence, et leur marquant qu'il n'y avait pas
d'apparence de rester dans ledit lieu du Brésil, puisqu'ils
avaient été destinés pour passer en l'Ile de Bourbon.
Si lui répondant a été longtemps deans l'Ile de Bourbon
sans avoir querelle avec ledit Sieur de VAUBOULON,
troisième page M. CHEREIL FIRELIN
1.077-1
A dit qu'il a été environ huit mois dans ladite Ile sans
sans avoir aucune dispute ni démêlé avec ledit Sieur de VAUBOULON,
mais que lui, sieur de VAUBOULON, étant allé dans le magasin
de la Compagnie, où lui, répondant, était à faire mettre les
marchandises en ordre selon leurs qualités, ledit Sieur de VAUBOULON
voulut tout faire changer de place, à quoi lui, répondant,
lui repartit qu'il ne croyait pas que cela fût à propos,
et qu'il avait disposé les marchandises de manière qu'on les
pût trouver commodément quand on en aurait besoin, que
ledit Sieur de VAUBOULON s'emporta de colère à l'instant, lui
disant qu'il ne voulait pas qu'on trouvât à redire à
ce qu'il commandait, et lui répondant ayant encore voulu
insister et lui faire connaître les raisons qu'il en avait,
ledit sieur de VAUBOULON le frappa de deux ou trois coups de canne.
S'il n'est pas vrai qu'il lui a dit même qu'il n'avait pas
voulu lui obéir, et qu'il lui avait deux ou trois fois
relevé le nez avec son chapeau,
A dit qu'il ne l'a point fait et ne l'a dit à personne.
Si le Père Hyacinthe de Quimper et ledit Sieur de VAUBOULON
avaient vécu en bonne intelligence jusqu'au jour que le
démêlé arriva entre lui répondant et ledit Sieur de VAUBOULON
quatrième page M.CHEREIL FIRELIN
1.077-2
A dit que non, que ledit Père Hyacinthe de Quimper ne
demeurait pas au même lieu, mais qu'il y venait de temps en
temps, et qu'ils avaient toujours des querelles ensemble, le
Gouverneur lui disant que c'était un méchant religieux, et
ledit Père Hyacinthe de Quimper disant au Gouverneur que c'était
un méchant homme
Pour quelle occasion ils avaient ainsi des démêlés ensemble ?
A dit que le Gouverneur disait qu'il voulait que le Père Hyacinthe
lui eût obéi, et que ledit Père Hyacinthe disait de sa part qu'il
ne voulait pas obéir à un laïc, et qu'il ne dépendait que
de ses supérieurs.
Quelle obéissance ledit Sieur de VAUBOULON voulait exiger dudit
capucin ?
A dit qu'il ne sait rien, mais qu'il a entendu plusieurs
fois le Gouverneur dire que, dans un des articles de sa Commission,
il devait répondre au Roi de la conduite des Capucins qui
étaient dans son Ile, à quoi ledit père capucin insistait fortement,
disant que cela ne se pouvait pas, et que s'il avait cela dans
ses ordres, c'était qu'il les avait falsifiés.
S'il n'est pas vrai que le même jour de la querelle qu'il
# le quartier eut avec le Gouverneur, il quitta # de St Denis sans sa permission
et alla trouver à Ste Suzanne le Père Hyacinthe Capucin
A dit qu'il est vrai qu'il alla le même jour à Ste Suzanne
cinquième page M. CHEREIL FIRELIN
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sans la permission du Gouverneur, mais que ce ne fut que
pour éviter sa colère et les menaces qu'il lui faisait de
le faire pourrir dans un cachot, croyant pouvoir faire
sa paix par le moyen dudit Père Capucin.
A lui répondant qu'il dissimule le sujet de son voyage,
puisqu'il n'y a pas d'apparence qu'il soit allé trouver le père
pour faire sa paix avec le Gouverneur, après ce qu'il nous vient
de dire des démêlés continuels qu'ils avaient ensemble;
mais bien plutôt pour se joindre audit Père capucin qu'il
connaissait mal intentionné pour ledit Gouverneur, et comploter
ensemble sa perte.
A dit qu'il n'y a été pour aucun mauvais sujet mais,
seulement pour tâcher, par le moyen du Père, de se faire
réconcilier avec le Gouverneur; que ledit Père lui dit qu'il
fallait prendre patience, et qu'il le remmènerait à St Denis
dans deux ou trois jours, ce qu'il fit en effet, et
retournèrent ensemble au quartier de St Denis, où il fit
sa paix avec le gouverneur.
Combien de temps il demeura cette première fois à Ste Suzanne:
A dit qu'il y demeura deux ou trois jours.
Si lui, répondant, et le nommé ROYER dont il a depuis épousé
la fille, ne proposèrent pas dès lors audit Père capucin de
sixième page M. CHEREIL FIRELIN
1.078-2
faire arrêter le Gouverneur,
A dit que non, et qu'il ne connaissait pas encore ledit
ROYER, sinon qu'il lui avait vendu quelquefois des
marchandises au magasin, et n'avait aucune habitude
particulière avec lui, que ledit Père capucin envoya le
répondant chez lui, et pria ledit ROYER de lui donner à manger
et une chemise dont il avait besoin, que lui, répondant,a été
chez ledit ROYER, et a mangé chez lui pendant les deux ou trois
jours qu'il a été à Ste Suzanne, mais qu'ils n'ont ensemble
fait aucun méchant complot contre la personne du gouverneur
ni autrement.
S'il a eu d'autres démêlés avec le Gouverneur depuis le jour qu'il est
retourné à St Denis, jusqu'à celui que le Gouverneur a été
emprisonné, et combien il y a eu d'intervalle l'un et l'autre :
A ditqu'il n'a eu aucun autre démêlé ni querelle avec ledit
Gouverneur, et que depuis le retour de lui répondant à St Denis,
jusqu'au jour de l'emprisonnement du Gouverneur, il croit qu'il
y a eu environ un mois d'intervalle.
Si dans cet intervalle, lui FIRELIN n'a pas été plusieurs
fois trouver ledit Père Hyacinthe capucin à Ste Suzanne,
A dit que non.
S'il n'a pas écrit plusieurs lettres audit Père Hyacinthe dans
ce même intervalle, et s'il n'en a pas reçu aussi plusieurs,
septième page M. CHEREIL FIRELIN
1.079-1
lettres, et ce qu'ils s'écrivaient l'un à l'autre par Robert
DU HALLE,
A dit qu'il ne se souvient présentement avoir écrit audit Père
Capucin, et en avoir reçu des lettres que cependant, il se peut
faire qu'il lui a écrit, s'il s'est présenté occasion de le faire,
mais que ce n'a jamais été par aucune méchante intention.
Pourquoi donc, si le gouverneur et lui répondant étaient remis
ensemble, il a conspiré contre lui :
A dit qu'il ne l'a point fait.
Et qui donc a fait emprisonner le Gouverneur ?
A dit que c'était le Père Hyacinthe de Quimper.
Quel jour et en quel lieu s'est conclue la conspiration
contre le Gouverneur, et quelles personnes étaient présentes ?
A dit qu'il n'a point eu de part à la conspiration, et que cela a été
le Père Capucin qui a fait arrêter le Gouverneur, ainsi qu'il
a déjà dit; que la cause de l'emprisonnement fut parce que
le père capucin ayant marqué dans son calendrier qu'il
fallait garder la fête de la Présentation de la Vierge 21 novembre
# fait le Gouverneur s'y était opposé, et avait # mettre dans le cachot
un habitant qui avait sonné la cloche pour aller à la prière,
disant que cette fête n'était point une fête d'Eglise,
mais seulement à la Capucine; que ledit père Capucin
huitième page M. CHEREIL FIRELIN
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étant arrivé audit St Denis le 22 ou 23e du même mois, lui
répondant, et plusieurs autres habitants l'allèrent saluer, comme c'était
la coutume, et ayant ledit Père capucin demandé à lui répondant
et aux autres habitants qui étaient présents, comme les choses s'étaient
passées à l'occasion de cette fête, lui, FIRELIN, le lui raconta,
qu'à l'instant ledit Père capucin s'emporta de colère, disant
qu'il en voulait à l'Eglise, que Robert DU HALLE dit oui, c'est
trop en souffrir, et parlèrent ensemble en langue arabe, après quoi ,
ledit Père capucin, voyant que tout le peuple était ému contre
# Gouverneur ledit # par les mauvais traitements qu'il leur avait faits, et les
vexations qu'il leur avait fait souffrir. Il dit que, puisqu'il
s'attaquait même à l'Eglise, c'en était trop, que Dieu le punirait,
et que lui, Père Hyacinthe, le ferait arrêter prisonnier, et
l'enverrait en France à la première occasion, en marquant les raisons
qui l'avaient porté à le faire, et que les habitants pourraient
le faire sur sa parole; que ledit Père capucin envoya ledit
Robert DU HALLE avertir les habitants de Ste Suzanne de se
rendre le samedi suivant, pour aider à arrêter le Gouverneur,
le dimanche, qu'il ne donna point lors de signal, du moins
qu'il ne s'en souvient pas, mais a ouï dire qu'il avait averti
les habitants d'arrêter le Gouverneur lorsqu'il serait à l'église.
Quelles personnes étaient présentes à cette délibération ?
a dit que Jacques BARRIÈRE qui est maintenant en prison
neuvième page M. CHEREIL FIRELIN
1.080-1
était aussi, et Jacques MAILLOT qui est demeuré dans ladite Ile.
Si les habitants voulaient tuer le Gouverneur, et s'il n'est pas vrai
que ledit Père Hyacinthe proposa de le faire arrêter, pour
empêcher que ledit Gouverneur ne fût tué :
A dit qu'il n'a point entendu aucune personne parler de
tuer le Gouverneur, et que ce fut le Père qui proposa de l'arrêter
ainsi qu'il a dit ci-dessus, pour le renvoyer en France par le
premier vaisseau.
Pourquoi si lui, répondant, n'avait point de part à cet
emprisonnement, il n'en a pas donné avis au Gouverneur comme
il devait le faire :
a dit qu'il n'osa pas en avertir le Gouverneur parce que
il fut arrêté chez ledit Père, qu'on ferait main basse sur
ceux qui en parleraient ou en donneraient avis, qu'il se laissa
persuader aux raisons du Père, qui disait ne rien faire que
par conscience, et qu'il savait bien ce qu'il faisait.
Si lui, répondant, ne s'est point joint aux autres lors de
l'emprisonnement :
A dit que non, et qu'il était dans le magasin de la Compagnie
lorsque le Gouverneur fut arrêté le dimanche 26 novembre
1690 étant dans l'église
A lui représenté qu'il dénie un fait qui est prouvé contre
dixième page M. CHEREIL FIRELIN
1.080-2
lui, étant appris au procès qu'il s'est joint aux séditieux
pour arrêter le Gouverneur.
A dit qu'il ne l'a point fait, et que lorsqu'il sortit du
magasin, ayant entendu la cloche, le Père marchait devant
le Gouverneur et le faisait conduire en prison.
S'il n'est pas vrai qu'environ une heure avant l'emprisonnement,
il offrit de l'eau-de-vie au nommé HENRY, charpentier, et lui
proposa d'entrer dans le parti des factieux, lui disant qu'il
fallait que le Gouverneur eût sauté dans une heure :
A dit que non, et que le dit HENRY est lui-même complice de
l'emprisonnement et que s'il a inventé ce fait, ce n'est que
pour se disculper et se venger de ce qui lui, répondant, après
# les ouvriers l'emprisonnement du Gouverneur, les avait voulu tenir # dans leur
de la devoir, ne voulant plus rien faire, ce qui les a portés à
Compagnie inventer plusieurs faux faits contre lui, après l'avoir souvent
menacé dans l'Ile qu'il s'en repentirait.
S'il n'alla pas lui-même chercher des fers dans la Maison
du Roi pour les mettre aux pieds du Gouverneur,
A dit que non, et que ce fut le forgeron de la Compagnie
nommé Pierre LESUEUR ? qui est resté dans l'Ile.
s'il n'était pas à la porte de l'église, avec deux pistolets à la
main, lorsque le Gouverneur fut arrêté,et en présenta un
au nommé LEPINAY serviteur dudit Gouverneur,
onzième page M. CHEREIL FIRELIN
1.081-1
qui est présentement dans l'Ile, qu'il lui casserait la tête s'il
voulait broncher :
A dit que non, que ledit LEPINAY a dit dans l'Ile, lorsque
lui, répondant, et les autres français ont parti pour revenir en
France, que le fait n'était point véritable, que ledit LEPINAY
l'a dit en présence de plusieurs personnes lors du départ, et que
lui, répondant, qui était malade, croyait que le Sieur SERTIGNÉ
# des Indes commandant l'escadre des vaisseaux du Roi et de la Compagnie #
en avait fait son procès-verbal, et qu'il eût éclairci toutes
choses, ce qui était facile à faire sur les lieux, et que
si lui, répondant, avait su qu'on eût poursuivi cette
affaire en France, il eût apporté plusieurs certificats
pour la justification.
Si le jour de l'emprisonnement, il n'a pas fait arrêter les
domestiques du Gouverneur et les a ensuite envoyés en arrêt
chez les habitants avec défense d'en désemparer sous
peine de la vie :
A dit que non, et que cela était le Père qui les avait fait arrêter.
S'il n'est pas vrai qu'il envoya Paul DÉSIRÉ, l'un des domestiques,
en arrêt chez le nommé LAUTRETTE habitant de l'Ile, et lui
dit de prendre bien garde de s'intéresser pour le Gouverneur :
A dit que non, que ce fut ledit Père Hyacinthe de Quimper.
douzième page M. CHEREIL FIRELIN.
1.081-2
Si le répondant n'a pas dit lui-même en parlant audit Paul
DÉSIRÉ de ne point s'intéresser pour le Gouverneur :
A dit que non.
S'il ne lui a pas écrit de revenir, et de prendre garde à
ce qu'il ferait à l'égard du Gouverneur qui était lors en prison :
A dit qu'il a pu lui écrire de s'en revenir longtemps
après l'emprisonnement, mais qu'il ne s'en souvient pas.
S'il ne lui dit rien lorsqu'il partit pour aller chez ledit
LAUTRETTE :
A dit que non, du moins qu'il ne se souvient pas lui avoir
dit aucune chose, et ne lui a point parlé du Gouverneur.
Nous lui avons représenté une lettre qu'il a écrite audit
DÉSIRÉ datée du 26e juin 1691, signée FIRELIN, et une
attestation et certificat dudit Gaspard LAUTRETTE du 21e
août 1696, juistifiant que ledit DÉSIRÉ a été en arrêt
chez ledit LAUTRETTE par l'ordre de lui, répondant, et sommé
de reconnaître ce fait qu'il dissimule avec tant d'affection :
A dit que, ce qu'il a écrit audit DÉSIRÉ, ça a été par l'ordre
du Père, que lui, répondant, n'a rien fait de son chef.
Ce qu'il a donc voulu dire par les mots de sa lettre 'Vous
? ce que je vous dis avant de partir de St Paul: vous
pouvez venir ici à condition que je n'entendrai
treizième page M. CHEREIL FIRELIN
1.082-1
aucune phrase sur ce que je vous ai dit' :
A dit qu'il n'en sait rien.
A lui remontré qu'il vaudrait bien mieux reconnaître
la vérité, et la manière dont les choses se sont passées à
l'occasion dudit emprisonnement que de dissimuler tous
ces faits plus longtemps :
A dit qu'il ne peut rien dire autre chose que ce qu'il a
reconnu dans ses précédentes réponses.
Après quoi nous avons fait parapher lesdites deux pièces
audit FIRELIN, et ont été par nous paraphées pour demeurer
au procès, et a dit ledit FIRELIN qu'à l'égard de l'attestation de
LAUTRETTE, qu'il n'en a point connaissance et qu'elle n'est pas
véritable.
S'il n'a pas fait désarmer LA FONTAINE du quartier de St
Paul ? affidé au Gouverneur :
A dit que non, et que ça a été le Père qui a écrit aux habitants
de le faire ainsi qu'il le justifiera par la lettre que ledit
père écrivit aux habitants.
Nous l'avons sommé en cet endroit de nous représenter
ladite lettre :
A dit qu'il n'en est pas présentement saisi et qu'il la représentera
ci en temps et lieu, et qu'elle est parmi ses papiers;
quatorzième page M. CHEREIL FIRELIN
1.082-2
Ensuite a dit qu'il l'a mise entre les mains de l'un de ses
amis en cette ville, cependant il n'est pas certain s'il la lui
a donnée ou si elle est parmi ses papiers qui sont en cette
prison, qu'il la représentera dès demain s'il est nécessaire.
Si après l'emprisonnement, ils n'allèrent pas dîner ensemble
dans la Maison du Roi où ils firent plusieurs réjouissances
sur l'action qu'ils venaient de faire :
A dit qu'ils dînèrent ensemble avec le père et plusieurs autres
habitants, et ne se souvient pas qu'il y ait été fait aucune
réjouissance et débauche à l'occasion dudit emprisonnement.
S'il n'a pas fait chanter le Te Deum après l'emprisonnement,
arborer le pavillon et tirer des coups de canon :
A dit que ça a été le Père qui a fait chanter le Te Deum
après sa messe qu'il dit incontinent qu'il eût fait
emprisonner le Gouverneur; que lui, répondant, ne dénie pas
d'avoir chanté avec les autres le Te Deum comme les prières
ordinaires qui se chantent, mais que ce ne fut point lui, répondant,
qui le fit chanter, ni tirer le canon et arborer le pavillon,
et que tout cela fut fait par l'ordre du Père capucin.
Si après l'emprisonnement, il ne s'est pas fait reconnaître
Commandant dans l'Ile par les habitants :
A dit que les quatre ou cinq premiers mois après
l'emprisonnement, il n'y eut point d'autre Commandant dans l'Ile
quinzième page M. CHEREIL FIRELIN
1.083-1
# #
ledit père que le Père capucin, qu'ensuite il lui proposa de prendre
le commandement, lui disant qu'il était assez occupé à # ses prières,
# que cela serait plus convenable à lui, répondant, qui en cela
dire rendrait service au Roi et en serait récompensé, ce que lui,
répondant, accepta, croyant bien faire, et ledit père le fit
reconnaître pour Commandant dans l'Ile, et nonobstant ledit
père avait tout plein pouvoir et commandait sur tout,
décidant de la plupart des affaires, sans en donner avis au
répondant.
Si pendant la prison du Gouverneur, il ne lui a pas été fait mille
insolences, soit en paroles, soit en lui jetant des ordures
par la fenêtre du cachot :
A dit qu'il ne l'a jamais fait, et qu'au contraire, il lui a rendu
tous les services qu'il a pu, et que ledit Gouverneur étant un
jour malade dans sa prison environ un an après sa détention,
et ayant prié le répondant de lui faire ôter ses fers, il le
fit faire à l'instant par le forgeron, mais que le père
hyacinthe, qui était lors à St Denis, en ayant eu avis,
s'emporta de colère contre le répondant, et les fit remettre
à l'instant, lui défendant de les faire ôter dans la suite.
S'il ne fit pas arrêter LA CITERNE , valet dudit Gouverneur,
le jour de l'emprisonnement et l'envoya ensuite en arrêt
seizième page M. CHEREIL FIRELIN
1.083-2
A dit que ça a été le père capucin qui l'a fait arrêter et
envoyé en arrêt à Ste Suzanne, et l'a ensuite fait revenir
à St Denis, et que lui, répondant, justifiera par deux lettres
dudit père capucin qu'il représentera aussi en temps et lieu.
Si ledit LA CITERNE, étant de retour à St Denis, n'a pas été
une seconde fois mis au cachot par l'ordre de lui, répondant,
parce qu'il avait voulu délivrer son maître :
A dit qu'ils étaient bons amis, qu'ils mangeaient ensemble avec
les autres domestiques du Gouverneur, mais qu'ayant appris
par Emanuel DE MATTE, aussi domestique du Gouverneur, qui
est resté dans l'Ile, que ledit LA CITERNE voulait faire tuer
lui, répondant, et le père capucin, et avait prié ledit de MATTE
de le faire, et de poignarder ledit FIRELIN avec son couteau,
lui, répondant, le fit mettre en prison pour empêcher l'exécution
de son mauvais dessein, et en fit donner avis au père
Hyacinthe de Quimper, capucin, qui vint quelque temps après
à St Denis, et fit assembler tous les habitants des trois les
quartiers de l'Ile, auxquels il exposa le dessein dudit LA CITERNE
et leur demanda justice.
S'il n'a pas fait aussi arrêter une seconde fois Paul DÉSIRÉ,
et Etiennette LELIÈVRE femme de HENRY charpentier, et les a
envoyés en arrêt chez des habitants parce qu'ils voulaient
dixseptième page M. CHEREIL FIRELIN
1.084-1
# mis #
procurer la liberté au Gouverneur, si Paul DÉSIRÉ dans le
cachot, tandis qu'il faisait faire le procès audit LA CITERNE
A dit qu'il est vrai que Paul DÉSIRÉ fut mis dans le cachot
tandis qu'on faisait le procès audit LA CITERNE, mais que ce
fut le père qui l'y fit mettre, parce qu'il était de complot
avec ledit LA CITERNE pour faire tuer le répondant, et ledit père
capucin et le frère aussi, et qu'à l'égard d'Etiennete LELIÈVRE,
il n'a pas connaissance qu'elle ait été mise en arrêt à l'occasion
de LA CITERNE ni du Gouverneur, mais qu'elle avait été chassée
du Quartier, à cause des désordres et de la dissension qu'elle
causait entre les habitants, et que, loin qu'elle voulût
délivrer le Gouverneur, elle avait contribué à le faire emprisonner.
S'il n'a pas jointement avec le père capucin nommé neuf
habitants pour faire le procès dudit LA CITERNE :
a dit que non, et que ledit Père Hyacinthe nomma après
la condamnation dudit LA CITERNE, proposa de nommer neuf
habitants pour décider de ce qui se passerait dans l'Ile,
afin de n'avoir pas besoin d'assembler tous les habitants
ce qui fut accepté par lesdits habitants, qui en nommm=èrent
neuf pour décider de toutes affaires, et que cela ne se fit
qu'après la condamnation dudit LA CITERNE.
Si lui, répondant, ne fut pas nommé le président sur lesdits
dixhuitième page M . CHEREIL FIRELIN
1.084-2
neuf habitants :
A dit qu'il est vrai qu'il fut nommé le chef comme étant
lirs le commandant dans l'Ile.
Comment fut jugé ledit LA CITERNE, et si lui, répondant,
avec les neuf habitants s'assemblèrent pas pour le
condamner :
A dit que la première fois que les habitants s'assemblèrent ils ne
l'avaient condamné qu'à la prison, en attendant un vaisseau de
France pour le renvoyer, mais que celui qui lui portait
à manger dans la prison, ayant averti le père et lui, répondant,
que ledit LA CITERNE continuait dans son dessein, ledit père
fit une seconde fois assembler les habitants, et leur dit qu'il
n'était pas en sûreté de sa vie, pendant que ledit LA CITERNE
vivrait, et les excité par menaces à le condamner, que
lui, répondant, a ouï dire qu'ils s'assemblèrent neuf dans une
chambre pour le juger, et qu'il n'était point présent et
n'a point donné son suffrage à la mort.
S'il ne s'est pas aussi emporté contre les habitants lorsqu'ils
ne voulaient pas le condamner, en leur disant qu'ils étaient
des ignorants :
A dit que non, et que cela a été le Père capucin qu'il s'est
emporté contre les habitants, sur ce qu'ils ne voulaient pas le
condamner, et les a traités d'ignorants et de misérables.
dixneuvième page M. CHEREIL FIRELIN
1.085-1
Pourquoi il dissimule d'avoir été présent à la condamnation
dudit LA CITERNE, puisque il y a assisté et donné deux voix, comme
Commandant, pour lui faire casser la tête, ce qui a été
exécuté ensuite par l'ordre du répondant :
A dit que personne ne peut déposer ce fait contre lui, n'ayant
point assisté au jugement.---------------------------------------
Qui a condamné ledit LA CITERNE à avoir la tête cassée,
et qu'il le justifiera par la sentence, qu'il fera voir en temps
et lieu; que bien au contraire ledit LACITERNE l'ayant prié
de lui sauver la vie auprès du Père, il y fit ce qu'il put
avec ledit Emanuel de MATTE, mais que ledit Père s'emporta
contre lui, en lui demandant s'il voulait empêcher qu'on
fît justice s'il répondait de sa vie.
Combien de temps le gouverneur a été en prison :
A ditqu'il y a été vingt et deux mois depuis le 26e
novembre jus 1690 jusqu'au 18e août 1692.
S'il a été fait un procès-verbal d'emprisonnement dudit
Gouverneur et par qui :
A dit que le Père Hyacinthe en a fait un, dont lui,
répondant, est saisi, et qu'il représentera aussi en temps
et lieu et que ledit procès-verbal justifie les raisons
vingtième page M. CHEREIL FIRELIN
1.085-2
pour lesquelles ledit Père l'avait fait arrêter.
Si le Gouverneur s'est confessé au père pendant sa prison :
A dit que le Gouverneur a demandé deux ou trois fois à se
confesser, mais que ledit père ne l'a point voulu, lui disant
qu'il ne le confesserait qu'à l'article de la mort, et que toutes
les confessions qu'il avait faites pendant le temps qu'il avait
le Gouvernement de l'Ile étaient autant de sacrilèges, ce que
lui, répondant, a ouï dire audit père capucin qui le disait
publiquement à tous ceux qui le voulaient entendre.
Si LA CITERNE se confessa avant que d'être passé par les
armes, et si lui, répondant, n'alla pas lui-même le faire
attacher au poteau :
A dit qu'il se confessa au père qui ensuite le conduisit au
poteau, et que lui, répondant, ne sortit point de sa chambre,
ayant pitié dudit LA CITERNE qui pleurait.
Nous lui avons représenté que cette circonstance fait
connaître que ledit père capucin ne l'avait point fait
condamner à la mort, puisiqu'il n'y a point d'apparence
qu'il se fût ensuite confessé à lui, et que cela découvre
manifestement que lui c'est lui, FIRLIN, qui l'a fait
condamner par les habitants :
A dit que le père capucin ne le condamna pas, mais le fit
vingt et unième page M. CHEREIL FIRELIN
1.086-1
condamner, après quoi il le fit amener dans la chapelle où
il le confessa, que ledit LA CITERNE savait bien que c'était
lui qui le faisait condamner, et demanda plusieurs fois pardon
audit père, et qu'il lui eût sauvé la vie, et que lui, répondant,
n'a point eu de part à cette condamnation.
S'il ne fit pas porter à souper au Gouverneur par LEROY
chirurgien, le soir auparavant sa mort :
A dit que non, que LEROY ne lui porta point à souper, et que
ce fut le nommé Louis BRIÈRE qui lui portait à manger
ordinairement.
S'il n'est pas vrai qu'au retour dudit LEROY revenant de
porter à souper au Gouverneur, lui, répondant, demanda audit
LEROY si le Gouverneur mangeait bien, à quoi LEROY ayant
répondu qu'il mangeait comme un diable, lui, répondant, dit :
Bon, il en tient donc.
A dit qu'il n'y a rien de si faux que tous ces faits .
Si le même soir en se couchant, il n'a pas chanté
plusieurs fois requiem après avoir fait la débauche
avec ledit LEROY :
a dit que cela n'est point véritable, que LEROY et BIDON
allèrent souper chez le nommé TALLOET aux Butors, à
un quart de lieue de St Denis, que lui, répondant, n'y alla
vingt deuxième page M. CHEREIL FIRELIN
1.086-2
point et ne sortit point de sa chambre.
S'il ne dit pas encore le même soir, parlant du Gouverneur,
que le bougre voulait faire périr les autres dans le cachot, mais
qu'il y périrait lui-même, apportant l'exemple d' Aman et
Mardochée, et disant à LEROY chirurgien qu'il savait ce qu'il
avait à faire :
a dit qu'il n'y a rien de plus faux, et qu'il n'avait garde
de le dire à LEROY, puisque ledit LEROY était à un quart de
lieue de St Denis et lui, répondant, seul à la maison; que
ledit LEROY a fait un journal de la maladie dudit Gouverneur
qui explique toutes choses, et fait connaître la fausseté
desdits faits, lequel journal lui, répondant, représentera aussi
en temps et lieu.
S'il n'est pas vrai qu'en même temps LEROY chirurgien
repartit au répondant: 'je m\'en vais, j'ai une médecine à donner
à Monsieur le Gouverneur, et que LEROY ayant sorti, lui, répondant,
dit 'bon, voilà qui est bien .
A dit qu'il n'y a rien de si faux et que pour marquer
de ?, ils n'ont parlé de tous les faits que trois ans après
la mort du Gouverneur.
D'où il sait qu'on a parlé des dits faits puisque il les a
contestés dans ses précédentes réponses.
vingt-troisième page M. CHEREIL FIRELIN
1.087-1
A dit qu'il le sait, parce que trois ans après les habitants
et le père Hyacinthe à leur tête assiégèrent le répondant dans la
Maison du Roi à St Denis, où il tint ferme pendant trois jours,
avec cinq ou six personnes qui étaient avec lui, pendant
lequel temps ils criaient autour de la Maison qu'il
fallait tuer le répondant pour ce qu'il avait empoisonné
le gouverneur, et disaient plusieurs faux faits semblables pour
animer le peuple; que lui, répondant, et les autres, furent
obligés de se rendre, sur la promesse qu'ils leur firent
de ne leur point faire de mal, que néanmoins il fut
mis au cachot par l'ordre du père, et les autres en prison
dans le des chambres, que ledit père et les habitants
demandaient au répondant le procès-verbal d'emprisonnement
du Gouverneur, et les autres papiers concernant ce qui s'était
passé à ce sujet pour en faire d'autres; que lui, répondant, les
avait cachés sous la couverture de la Maison, et n'obtint
la liberté qu'en donnant d'autres papiers qu'il avait au sujet
des autres affaires de l'Ile, leur disant qu'il avait perdu ceux
de l'emprisonnement; et qu'il fut destitué du Gouvernement par
l'ordre duit père, et des habitants qui étaient avec lui,
à quoi il fallut au répondant céder, le parti du père étant
le plus fort, et ayant avec lui environ soixante personnes,
et que du côté du répondant, ils n'étaient que sept ou huit;
vingt-quatrième page M. CHEREIL FIRELIN
1.087-2
qu'environ deux mois après, ayant appris qu'ils voulaient
revenir, et avaient dessein de détruire et de tuer le répondant
et ceux qui étaient avec lui, ils s'enfuirent dans les bois
du côté de Ste Suzanne, qu'ils y furent poursuivis par
le père et les autres habitants de son parti; que ledit père disait
que, s'ils blessaient aucun de son parti, il ferait mourir
leurs femmes et enfants, et jetteraient lesdits enfants en l'air
pour les recevoir sur la pointe de leurs sabres, et qu'ils
auraient eu peine de résister à toutes ces violences, s'il n'était
pas arrivé un vaisseau nommé Les Jeux dans lequel ils
s'embarquèrent et allèrent à Suratte, d'où il est revenu
volontairement, après y avoir séjourné deux ans en toute
liberté.
S'il ne s'est pas opposé lorsqu'on a voulu ouvrir le corps
du Gouverneur après sa mort, en disant, par dérision, qu'il
fallait aller chercher un baume en Barbarie pour l'embaumer :
A dit que cela n'est point vrai, et qu'au contraire il
avait dit à LE ROY chirurgien d'apporter ses instruments
pour en faire l'ouverture, mais que les habitants s'y opposèrent,
en disant que cela ne servirait de rien, parce qu'ils ne s'y connaissaient pas.
S'il n'est pas vrai que le Gouverneur après sa mort avait
l'estomac et les ongles violets, et les doigts enflés,
vingtcinquième page M. CHEREIL FIRELIN
1.088-1
A dit que cela n'était point véritable et qu'il n'était point
du tout changé, et qu'on n'eût pas dit qu'il eût été mort.
S'il n'est pas vrai qu'après la mort du Gouverneur, LE ROY
chirurgien de l'Ile et lui, répondant, voyant Etiennette
LE LIÈVRE femme de HENRY charpentier, ont dit qu'il fallait
lui donner un bouillon comme à l'autre et ?
par les termes :
A dit que ce sont toutes faussetés inventées par ladite
Etiennette LELIÈVRE qui l'a menacé plusieurs fois, losqu'il la
reprenait, de len faire se repentir.
Pourquoi il fut destitué de son commandemant dans
l'Ile, combien de temps il a été commandant, et qui
étaient les habitants qui se joignirent au père pour le
destituer :
A dit qu'il a été environ trois ans commandant dans
l'Ile, quoi qu'il eût dénoncé aux habitants, quelque
temps après qu'ils l'eurent reconnu pour commandant,
qu'ils eussent à en choisir un autre, à quoi ils ne voulurent
consentir; qu'il ne sait point le sujet pourquoi il
fut destitué, et qu'on avança contre lui plusieurs faussetés
pour y parvenir, ayant ouï dire que le père Hyacinthe
capucin avait fait signer par force à plusieurs habitants
vingtsixième page M. CHEREIL FIRELIN
1.088-2
des écrits ou libelles qu'ils avaient faits contre lui,
répondant, et que c'étaient les habitants de St Paul qui
se joignirent avec ledit père Capucin pour le destituer.
S'il a d'autres lettres ou papiers, signés dudit père
Hyacinthe autres que ceux dont il a parlé dans le présent
interrogatoire :
A dit qu'il a encore quelques autres lettres qu'il montrera
avec les pièces dont il a parlé ci-dessus.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire,
a dit les rponses contenir vérité, y a persisté
et a signé
M. CHEREIL FIRELIN
CAILLEAU
Greffier Commis
Du 7e mai 1697, devant Mondit Conseiller et Commissaire
par continuation d'interrogatoires ayant avec nous
pour notre Commis Greffier Me Pierre CAILLEAU, de lui
le serment pris en tel cas requis, et ce concurremment
avec N et D Messire André ESNOUF prêtre docteur en théologie
Vicaire Général de Monseigneur le Révérend Evêque de Vannes commis pour
l'instruction du procès dudit père Capucin, le serment dudit
FIRELIN pris de dire vérité.
vingt-septième page M. CHEREIL FIRELIN
1.089-1
Interrogé si le lendemain du jour de la Présentation de la Vierge
21 9bre 1690, dont il a parlé dans ses précédents interrogatoires, il
n'écrivit pas au père Hyacinthe de Quimper capucin sur
l'emprisonnement d'Arzur GUICHARD,
A dit qu'il ne se souvient pas d'avoir écrit à cette occasion
et cependant qu'il aurait bien pu le faire, mais sans aucune
conséquence ni mauvais dessein.
S'il ne se souvient point quelles personnes il envoya porter
sa lettre, et s'il n'est pas vrai qu'il écrivit audit père Hyacinthe
capucin de venir à St Denis pour faire arrêter le Gouverneur :
A dit qu'il n'en a pas de souvenir.
S'il n'a pas donné un pot d'eau-de-vie aux ouvriers de St
Denis une heure avant l'emprisonnement du Gouverneur, pour
leur donner plus de cœur à le faire, les excitant de s'y
comporter avec courage :
A dit qu'il a bien pu donner de l'eau-de-vie aux ouvriers mais
qu'il ne pour leur argent s'ils lui en ont demandé, comme
ils avaient coutume d'en aller chercher au magasin, mais
qu'il ne leur en a point donné pour faire ledit emprisonnement
et ne les y a point excités.
Nous l'avons sommé de nous déclarer positivement si le
dimanche jour de l'emprisonnement dudit Gouverneur, il n'a pas
donné, un peu auparavant ledit emprisonnement, de l'eau-de-vie aux
vingt-huitième page M.CHEREIL FIRELIN
1.089-2
ouvriers :
A dit qu'il ne s'en souvient pas, mais qu'il a pu donner de
l'eau-de-vie aux ouvriers s'ils sont venus lui en
demander, pour leur argent, ainsi qu'il l'a dit au précédent
article,
Si après que le Gouverneur a été emprisonné et mis au cachot,
lui, FIRELIN, n'est pas demeuré saisi de la clef :
A dit qu'il n'a point eu la clef du cachot, tandis que ledit
père Hyacinthe capucin est demeuré à St Denis, que ladite
clef était dans la chambre du Gouverneur attachée à son
clou ou sur la table, que ledit père Capucin couchait
dans la même chambre et en avait la clef, et que lors
qu'on avait besoin de ladite clef du cachot, on la lui
demandait, et qu'il ne la donna à lui, répondant, que quand
il s'en alla dudit St Denis à St Paul ou à Ste Suzanne,
disant audit FIRELIN de prendre garde à tout ce qui se
passerait, et de l'avertir qu'il arrivait quelque chose,
ce qu'il a fait innocemment, ne sachant pas la conséquence
de la chose, et ne le faisant que parce que ledit père
capucin avait de bons ordres, ayant toujours dit qu'il
était envoyé pour le temporel et le spirituel.
Nous l'avons en cet endroit sommé de nous représenter
vingt-neuvième page M. CHEREIL FIRELIN
1.090-1
les pièces mentionnées dans son interrogatoire à qui
à quoi ledit FIRELIN satisfaisant, il nous a représenté
deux procès-verbaux de l'emprisonnement et capture du Sieur
de VAUBOULON, tous deux en date du 26e 9bre 1690, l'un
sur une feuille de papier signé frère Hyacinthe de
Quimper, capucin missionnaire et curé de l'Ile de Bourbon,
FIRELIN, FLORET, Robert du HAL, Pierre GONNEAU, Jacques
HENRY, Jacques BARRIÈRE, et l'autre écrit sur plusieurs
feuilles de papier, aussi signé dudit F. Hyacinthe de
Quimper, capucin, missionnaire et curé de l'Ile
de Bourbon, FIRELIN, BARRIÈRE, DU HAL, et plusieurs autres
contenant onze rouleaux de papier, lesquelles deux pièces
ont été signées et paraphées par ledit FIRELIN et par
nous, pour demeurer au procès.
Interrogé de quelle écriture sont écrits les deux
procès-verbaux,
A dit qu'ils sont de l'écriture de lui, répondant, ledit père
Hyacinthe lui ayant donné à copier ceux qu'il avait
écrit de sa main.
Nous lui avons remontré qu'il y a peu de vraisemblance
dans sa réponse et qu'il paraît que cela a été lui, répondant,
qui a écrit et dressé lui-même les deux procès-verbaux,
A dit qu'il n'a point dressé les deux procès-verbaux
trentième page M. CHEREIL FIRELIN
1.090-2
et les a seulement écrits sur ceux que ledit père lui a
donnés à copier, et que le père capucin s'est ressaisi
de ceux écrits de sa main.
Il nous a aussi représenté copie d'une lettre dudit père
Hyacinthe, capucin, rérérée datée du 26e 9bre 1690,
adressante aux habitants de St Paul, et signée F Hyacinthe
de Quimper, capucin, avec l'attestation auprès de plusieurs
habitants de l'Ile de Bourbon, que ladite copie est conforme
à l'original, laquelle copie de lettre a été pareillement par
ledit FIRELIN et par nous signée et paraphée, pour demeurer
au procès.
Il nous a aussi représenté trois lettres, dont deux sont
adressées au nommé LA CITERNE, signées Fr Hyacinthe
de Quimper, en date des 18e xbre 1690 et 24e
octobre 1691, et la troisième adressante à lui répondant
du 13e août 1691, aussi signée Fr Hyacinthe de Quimper
Capucin, portant pour superscription à M. FIRELIN,
Commandant de l'Ile de Bourbon à St Denis, lesquelles
trois lettres ont aussi été par ledit FIRELIN et par nous
signées et paraphées pour demeurer au procès.
Interrogé qui lui a donné les deux lettres de LA CITERNE ,
A dit que ledit LA CITERNE étant mort, elles demeurèrent
dans la chambre du Gouverneur comme au Greffe, et qu'il
trente et unième page M.CHEREIL FIRELIN
1.091-1
fut bien aise de s'en saisir pour justifier en tout
sa conduite.
Qui lui a donné les deux procès-verbaux et la copie
de la lettre ci-dessus mentionnée écrite aux habitants de
St Paul,
A dit qu'il les a trouvées dans la chambre du Gouverneur
et les a conservées pour même raison. S
S'il n'a pas encore d'autres papiers,
A dit qu'il n'en a pas maintenant d'autres, et s'il en trouve
quelques-uns, il les produira dans la suite.
S'il n'est pas vrai que, lorsqu'il envoya Robert Du HAL
avertir ROYER de se trouver à St Denis pour l'emprisonnement
du Gouverneur, il lui dit qu'il y avait longtemps que
ledit ROYER le savait et que ledit DU HAL n'avait pas
besoin de lettre pour lui porter.
A dénié le fait, et a dit que cela a été le Père Hyacinthe de
Quimper qui a envoyé ledit DU HAL avertir ROYER, et lui
a donné ses ordres, sans que lui, FIRELIN, y ait eu part.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire,
A dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et a signé.
M. CHEREIL FIRELIN
trente-deuxième page P. CAILLEAU
Greffier commis
1.091-2
Du 17e mai 1697, devant nous Conseiller et
Commissaire pour continaution d'interrogatoire, ayant avec
nous pour notre Commis Greffier Me Pierre CAILLEAU,
de lui serment pris en tel cas requis, et ce concurremment
avec ledit Sieur ESNOUF commis pour l'instruction du procès
du Père Hyacinthe de Quimper, capucin, le serment
derechef pris dudit FIRELIN de dire vérité :
Interrogé si dans le premier voyage qu'il fit à Ste Suzanne
lorsqu'il alla trouver le Père Hyacinthe, capucin, et se
plaindre à lui des coups de canne qu'il avait reçus du
Gouverneur, il ne publia pas aux habitants de Ste Suzane
une plaine contre ledit Gouverneur à l'issue de la messe dudit
père capucin,
A dit qu'il n'a point publiéde plainte contre ledit Gouverneur
mais reconnaît que, le lendemain de son arrivée à Ste
Suzanne, il dit aux habitants en sortant de la messe dudit
père capucin, qu'il n'avait pas quitté St Denis pour s'en-
fuir, mais pour venir chercher le père capucin afin de
faire la paix avec le Gouverneur, ce qu'il ne fit même
que par les conseils dudit pèe capucin.
S'il n'est pas vrai que, pour exciter les peuples à la révolte, il ne
leur dit en ces termes : Comment souffrirez-vous, Messieurs, qu'on
trente-troisième page M. CHEREIL FIRELIN
1.092-1
donne ainsi des coups de canne au Commis de la Compagnie
des Indes,
A dit que non.
Si depuis le voyage à Ste Suzanne jusqu'à l'emprisonnement
du Gouverneur, il n'a pas plusieurs fois proposé audit Père Hyacinthe
de Quimper, Cap., d'arrêter ledit Gouverneur,
A dit que non.
S'il n''écrivit pas au Père Hyacinthe, capucin, la condamnation
de BROCUS, habitant, et l'arrêt d'un autre habitant qui fut mis
dans le cachot, nommé ARZUR par l'ordre du Gouverneur
pour avoir sonné la cloche la fête de la Présentation de la Vierge,
A dit qu'il ne se souvient point de lui avoir écrit, mais
qu'il aurait bien pu san sans conséquence, en lui racontant
ce qui était arrivé à St Denis.
S'il n'a pas écrit au Père capuicn qu'il ne savait où il en
était, parce que le Gouverneur lui avait dit que son procès était
fait et qu'il le ferait pendre, parce qu'il avait voulu faire
révolter les habitants de Ste Suzanne et les ouvriers,
A dit qu'il ne se souvient pas d'avoir écrit ces choses audit
père capucin, et que ce père capucin peut représente
ces lettres auxquelles il répondra lorsqu'elles lui seront
apparues, et qu'il n'a jamais rien écrit contre le Gouverneur.
trente-quatrième page M. CHEREIL FIRELIN.
1.092-2
S'il n'alla pas seul voir ledit père capucin lorsqu'il vint
à St Denis le lendemain de la Présentation de la Vierge,
a dit qu'il reconnaît d'y être allé seul voir ledit père
capucin à son arrivée pour lui rendre des respects, comme
il avait accoutumé de faire lorsqu'il venait à St Denis .
S'ils furent longemps seuls ensemble, et s'ils ne parlèrent
pas d'arrêter le Gouverneur,
A dit qu'ils furent fort peu de temps seuls, parce que les autres
arrivèrent incontinent, et qu'ils ne parlèrent point
d'arrêter le Gouverneur, mais seulement après que lesdits autres
habitants furent arrivés.
Si le jour précédant la mort du Gouverneur, il ne fut pas chez
le nommé TALLOUET boire avec LE ROY et BIDON,
A dit que non, et qu'il ne sortit pas de la maison.
Nous lui avons représenté trois déclarations mentionnées
dans l'interrogatoire dudit père capucin, l'une du 3e Xbre 1694, signée
Jacques HENRY, et J TOUCHART, et les deux autres sans date, l'une
signée aussi desdits HENRY et TOUCHART et la troisième mpareillement
desdits HENRY, TOUCHART, et Jacques AUBERT, sommé de reconnaître
la vérité desdites déclarations,
a dit qu'elles sont très fausses, et qu'il n'y a pas un seul
mot de vérité, qu'elles ont été dressées et fabriquées à la ?
du père hyacinthe, capucin, par des gens qui étaient ses affidés
trentecinquième page M. CHEREIL FIRELIN
1.093-1
dans l'Ile, que l'une d'elles est écrite de la main dudit père,
ce qui marque que c'est lui qui en est l'auteur, et qui a
aussi écrit au bas d'une autre desdites trois déclarations, laquelle est
écrite de HENRY, que celle écrite par le père
commence par ces mots: «Moi Nicolas PETIT», que l'autre où
ledit père a souscrit commence par ces mots: «Moi, Pierre
MARTIN et Nicolle COULON», et la 3e est la déclaration de Gilles
LAUNAY écrite de la main de Jacques AUBERT son gendre ouvrier
de la Compagnie, lesquels sont tous gens de sac et de corde,
ainsi que le répondant a dit, qui ont commis plusieurs crimes et
ne sont aucunement croyables, et que lesdites pièces n'ont été
dressées et fabriquées que longtemps après la mort du Gouverneur
ce qui est si véritable que deux desdites déclarations ne portent
point de date, et a refusé de signer lesdites déclarations, soutenant
qu'elles sont fausses et que ceux qui les ont données n'oseraient
le soutenir devant lui, répondant, ce qui aurait dû être fait
dans l'Ile lorsque le Sr de SERTIGNY y était, et qu'il arrêta
ceux qui étaient soupçonnés de l'emprisonnement du Gouverneur.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire,
a dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et signé.
M. CHEREIL FIRELIN
P. CAILLEAU
Greffier Commis
trente-sixième page
1.093-2
Du 30e mai 1697, en la Chambre Criminelle des
Prisons de Rennes devant mondit Conseiller et Commissaire
pour continuation d'interrogatoires ayant avec nous pour
notre Commis Greffier Me Pierre CAILLEAU , de lui le serment
pris en tel cas requis, et ce concurremment avec ledit
Sr ESNOUF, le serment dudit FIRLIN pris derechef de dire
vérité,
Interrogé si ce n'a pas été lui qui a fait faire les
deux cahiers des déclarations des habitants contre ledit
Gouverneur, et si elles ne sont pas toutes écrites de sa
main, lesquels deux cahiers de déclarations il a attaché
à rue requête, et les lui avons représentés ,
A dit qu'il reconnaît avoir écrit les deux cahiers de sa
main, mais dit que dela a été par l'ordre du Père hyacinthe,
capucin, et reconnaît aussi avoir signé et paraphé lesdits
# ce jour deux cahiers, lesquels ont été aussi par nous # signés et
# lors de paraphés # pour demeurer au procès
l'interrogatoire
dudit Père Cap.
Qui lui a donné les treize pièces concernant la condamnation
de mort de LA CITERNE, lesquelles pareillement attachées
à la requête, et sommé de reconnaître qu'elles ont été par
lui induites au procès,
A dit qu'il les a attachées à ladite requête, et reconnaît les
avoir signées et paraphées, et ont été aussi par nous ce jour
paraphées lors de l'interrogatoire dudit Père Hyacinthe capucin,
trente-septième page M. CHEREIL FIRELIN
1.094-1
pour demeurer au procès, et a dit avoir trouvé lesdites pièces
concernant LA CITERNE dans la chambre du Gouverneur ?
au Greffe
Pour quelle raison il s'est saisi desdits papiers,
A dit que cela a été pour se justifier de tout ce qu'on
lui imposait.
S'il n'est pas vrai que les deux procès-verbaux
d'emprisonnement qu'il a représentés dans un de ses interrogatoires
ont été remontés de dates, et n'ont été signés que cinq
ou six mois après ledit emprisonnement,
a dit qu'il n'en a pas connaissance, qu'ils lui ont été donnés
par ledit Père capucin pour les transcrire, et qu'il n'a fait
autre chose en cela que d'exécuter l'ordre dudit Père
Hyacinthe, s'il n'a pas reçu une lettre
S'il n'a pas reçu une lettre adressante au Gouverneur
pendant qu'il était au cachot, et ce qu'il en a fait,
A dit que le Frère Anthoine, capucin, l'avait reçue d'un
petit bâtiment, et après l'avoir décachetée l'envoya à lui,
répondant, qu'il n'y avait rien autre chose dans ladite lettre, sinon
que le Capitaine demandait des raffraichissements.
Pourquoi il a reçu une plainte et des dépositions
trente-huitième page M. CHEREIL FIRELIN
1.094-2
contre FONTAINE pour avoir été à la nage au canot
du vaisseau dire à l'officier que le Gouverneur était au
cachot par l'ordre de lui, répondant, s'il n'avait pas eu
crainte que cette nouvelle fût venue en rance, et s'il
n'avait simplement quexécuté les ordres dudit Père capucin,
et nous lui avons représenté trois dépositions contre ledit FONTAINE
et une requête présentée à lui répondant à ce suje par ledit frère
Anthoine, lesquelles pièces il a pareillement attachées à ladite
requête et l'avons sommé de les reconnaître,
a dit qu'il n'a pas reçu de plainte ni des dépositions contre ledit
FONTAINE pour avoir dit que le Gouverneur était en prison,
mais seulement pour avoir été sans permission au canot ennemi,
sur quoi tous les habitants se récrièrent, ledit FONTAINE ayant
été averti que c'était un vaisseau ennemi, et que même
il n'a rien fait que par l'ordre dudit Père capucin, et a
reconnu avoir attaché les pièces à sa requête, et les
avoir signées et paraphées, et ont aussi été ce jour par nous
chiffrées et paraphées lors de l'interrogatoire dudit Père capucin
pour demeurer au procès.
Où est une lettre qu'il mentionne dans ladite requête avoir
été écrite par ledit Sr de VAUBOULON à MMrs de la compgnie
par laquelle lui, répondant, a prétendu prouver la mésintelligence
qui était d'entre ledit Sieur de VAUBOULON et le Père Hyacinthe Cap.
trente-neuvième page M. CHEREIL FIRELIN
1.095
a dit qu'il n'en avait qu'une copie qu'il avait tirée sur un
brouillon le quel il avait trouvé dans la chambre du
Gouverneur, et l'avait donnée à son ? pour attacher à ladite
requête, ne sait ce qu'il en a fait.
Lecture à lui faite du présent interrogatoire,
a dit ses réponses contenir vérité, y a persisté et
a signé.
M. CHEREIL
quarantième page FIRELIN
P. CAILLEAU
Greffier commis.
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