Procès Vaubulon
Plaintes des habitants
Divers ouvriers
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Déclaration faite par les ouvriers
De l'Ile Bourbon engagés au service de
Messieurs de la Royale Compagnie de France
Contre Monsieur HABERT de VAUBOULON
Gouverneur de la dite Ile
Du 11 décembre 1690
Disant qu'ils n'avaient jamais cru que la Compagnie
les eusse envoyés en cette Ile pour les tromper
puisque leur engagement porte qu'ils seront
nourris payés et commandés par le Commis
de la dite Compagnie, et que cependant après avoir
été dans la dite île le dit Sieur Gouverneur avait
commencé à agir d'un si grand pouvoir qu'il se serait
mis en possession de toutes choses et aurait obligé
les dits ouvriers de faire ce qu'ils leur commanderait en
prenant le soin de les faire subsister de nourriture,
Le dit Commis ne pouvant rien faire sans l'ordre
du dit Sieur Gouverneur, disant qu'il était le maître absolu
en la dite île et que personne ne pouvait contredire
à ce qu'il faisait, mais comme les dits ouvriers se voyaient
si mal nourris qu'ils ne pouvaient pas travailler
furent obligés de se plaindre au dit Gouverneur
qui bien loin de les soulager, les avait traités
de coquins, de fripons, jusque même en avoir
fait mettre quelques uns au cachot, avec des menaces
continuelles de les faire pendre disant que c'était
une charité qu'il faisait, n'y étant pas obligé et
qu'ils se plaignissent à ceux qui les avaient engagés,
ce que les dits ouvriers voyant après avoir été rebutés
plus de cent fois du dit Sieur Gouverneur, ne pouvant plus
subsister, furent encore obligés de lui aller
remontrer leurs misères le navire Les Jeux étant
encore en rade à St Paul, ne leur ayant donné
qu'une citrouille pour un jour dont le Sieur Gouverneur
continua de les menacer à son ordinaire demandant
même un pistolet pour tirer sur eux, donc ils
furent obligés de se retirer, et après ayant fait
demander au dit Sieur Gouverneur s'il voulait les nourrir
et leur donner de l'ouvrage, lequel leur fit dire
Manquerait page 18
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... d'eau de vie qui marchaient avec lui et étant
fort libéral à faire boire les uns et les autres
qui allaient dans sa chambre et ayant même
rendu 43 pots d'eau de vie à Jacques HENRY maître
charpentier qui était de celle de la Compagnie puis
qu'ils n'en avaient pas entre eux
Déclare de plus les dits ouvriers que le dit Sieur Gouverneur aurait
fait prendre les planches du plancher du magasin
pour s'en accommoder et en l'absence du dit FIRELIN
Commis qui était à St paul lui ayant laissé la clef.
Signé Jacques HENRY Pierre GONNEAU
Augustin PANON Jacques AUBERT
Marque X ...Marque X
de Jean GRUCHET Armurier ... de Pierre LESUEUR Taillandier
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