1810
Nous sommes sous l'empire depuis 1804
Pendant la Révolution les églises furent fermées et les prêtres obligés
de prêter serment à la Révolution. Ceux qui refusèrent furent appelés
« prêtres réfractaires » et pourchassés. Ils furent emprisonnés
et guillotinés avec les « aristocrates ». Ils se cachaient chez les
paroissiens, disaient des messes, baptisaient, mariaient les gens en cachette.
Nous avons vu à St-Prim, le maire répondre au sous-préfet qu'il « n'y
avait pas de prêtre depuis 1793, que s'il y en a eu «occasionnellement, ils
ont exercé leur culte dans des maisons particulières sans causer de discorde
ni de troubles. »
« Nous adjoint de la commune de St-Prim, canton de Roussillon,
arrondissement de Vienne, faisant fonction de maire, en son absence, ;
ensuite à la lettre, à nous adressée par Monsieur le sous-préfet en datte du
4 de ce mois ; nous nous sommes transportés, accompagné du corps
municipal dans l'église paroissiale de la dite commune, le dimanche 28
janvier 1810 à l'heure de vespres pour y installer monsieur Henri Chomel, prêtre
desservant la succursale de cette commune depuis le 1 novembre dernier, époque
où il est entré en fonction.
Arrivés à l'église à l'heure sus-nommée, nous y avons trouvé le
dit Monsieur Chomel qui a prêté le serment ainsi qu'il est ci-dessous énoncé :
Je jure et promets à Dieu sur les Saints-Évangiles, de garder obéissance
et fidélité au gouvernement établi par la constitution de l'empire français ;
je promets aussi de n'avoir aucune intelligence soit au-dedans, soit au dehors
qui soit contraire à la tranquillité publique. Et si dans le diocèse où je
suis, j'apprends qu'il se trame quelque chose au préjudice de l'état, je
le ferai savoir au gouvernement.
De suite, Monsieur de Nantes Dufournail, prêtre délégué de Monseigneur
l'Évêque a procédé en notre continuelle assistance à l'installation
canonique et prise de possession du presbytère de cette commune par le dit
Chomel.
9 septembre 1809
Décret impérial du 17 mai 1809 donne la faculté d'avoir des
armoiries.
Le conseil décide :
« La commune n'ayant aucun revenu fixe, elle n'était pas
dans le cas de demander à avoir des armoiries et a voté en conséquence de ne
faire aucune démarche à ce sujet. »
Dispense définitive de service à Antoine MANTELIN
1 mai 1810
4 exemptés en 1812
12 juillet 1812
4 dispenses définitives de service pour les conscrits de 1810 décret du
31 janvier 1809
GROSJEAN Jean-Louis : cheveux châtains, sourcils châtains, yeux
roux, front étroit, nez gros, bouche grande, menton court, visage ovale.
Motif : pour défaut de taille : 1m512
BOUCHU Jean : Cheveux blonds ardents, sourcils blonds, yeux gris,
front plat, nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage rond
Motif : pour débilité générale taille 1m566
PONCET Antoine cheveux châtains, sourcils châtains, yeux gris, front
couvert, nez court, bouche moyenne, menton petit, visage oval
Motif : défaut de taille 1m
MANTELIN Antoine taille 1m560,
cheveux châtains clairs, sourcils châtains clairs, yeux gris, front rond, nez
court, bouche moyenne, menton long, visage oval
1812
Le travail d'arpentage à lieu en 1812, pour préparer le cadastre.
C'est une innovation de Napoléon.
Le plan parcellaire à été fait d'après les lignes de démarcations
de monsieur le géomètre, approuvées par le maire, et les maires des communes
limitrophes sans contestations.
2ème problème
1° Le préfet veut imposer un journal administratif qui paraîtrait 3
fois par semaine, pour une somme annuelle de 25 francs
2° Le conseil refuse
Il
n'est pas possible de s'imposer cette dépense ; les revenus sont déjà
trop petits. Elle ne peut pas tous les ans acquitter l'imposition foncière de
son communal.
3° Une circulaire du 25 novembre, du préfet oblige les maires à
s'abonner au journal administratif.
4° Le conseil municipal demande à monsieur le préfet d'ordonner les
moyens de pourvoir à cette dépense avec déclaration que la commune n'aura
pas d'autres revenus pour cet objet.
25 août 1812
l'abonnement au journal administratif de 25 francs apparaît dans les dépenses
proposées au budget.
Quels ont été les moyens employés pour payer ? Je ne sais pas.
1814
Le maire absent, l'adjoint ne pouvant quitter la commune « nous
avons jugé de nommer une personne « ad hoc » pour nous représenter
pour accompagner les 5 conscrits de St-Prim au conseil de recrutement à
Grenoble pour le tirage. »
Enquête demandée sur les ressources et la situation de la commune, mais
on n'a pas la réponse du maire, ce qui nous apprendrait beaucoup sur St-Prim
2 soldats ont une exemption provisoire
3 soldats ont une exemption définitive
En 1801, il n'y a pas de conscrit exempté du service militaire mais
combien sont partis ?
Les conscrits de l'an X (1802) né entre le 23 septembre 1780 et le 22
septembre 1781 « doivent se rendre à la maison commune pour se faire
prendre leur signalement. Ceux qui négligeront de se présenter seront portés
en tête pour être mis les premiers en activités de service. » Mais
combien étaient-ils ?
Ensuite nous n'avons pas de renseignements avant 1810. 4 exemptés définitifs
en 1810.
1814 on envoie 5 conscrit pour le tirage au sort à Grenoble.
Le maire ajoute qu'il faut de la persuasion pour les faire partir. On
voit que les soldats ne partaient pas dans la joie faire la guerre avec Napoléon
aux quatre coins de l'Europe. Dans certains villages des jeunes gens préféraient
se couper des doigts plutôt que de partir. Ici rien n'est signalé dans ce
sens.
Nous savons qu'il est mort six soldat à St-Prim pendant cette période
de 1796 à 1814.
BURY Joseph le 8/12/1796 à Lantoscal (Italie) fusillier de la 3°
compagnie âgé de 30 ans
CADIER Jean-Baptiste le 3/12/1807 à
Montculier (Italie) de fièvre catharale nerveuse, conscrit de 1808 âgé de 19
ans
GARIN Pierre le 23/7/1807 à Strasbourg (hôpital), âgé de » 23
ans, chasseur au 17° d'Infanterie légère, 3° bataillon, 8° compagnie
BROSSE Bern ard
le 21/6/1812 à Anvers (hôpital des Minimes) âgé de 25 ans, marin, canonnier
de navire à bord de l'Auguste
BARGE Jean le 14/1/1813 à Metz
(hôpital), âgé de 19 ans, sapeur au 2° bataillon, fièvres
CORNILLON Jean le 1/4/1814 à Grenoble (hôpital) âgé de 21 ans
REMARQUES
Les actes de décès étaient acheminés très lentement pendant les
guerres. Les soldats mourraient souvent loin de la France, puisque Napoléon est
allé se battre jusqu'en Russie (chez nous, 2 en Italie, 1 à Anvers) Pour le
premier soldat tué il a fallu 7 mois pour que l'avis de décès arrive à la
mairie, pour le deuxième il a fallu 10 mois, pour le troisième il a fallu 2
ans, le quatrième 4 mois, 2 pour le 5° et le 6°.
Je pense à l'angoisse des parents qui attendaient des nouvelles. Il est
vrai que peu de gens savaient écrire et les soldats n'envoyaient peut-être
pas de lettres.
Je remarque aussi que les soldats mouraient de plus en plus jeunes. On les
recrutait de plus en plus jeunes ; il fallait toujours plus de soldats et
les guerre ont durées 29 ans de 1792 à 1814.
Sur la matrice cadastrale 2 soldats possèdent des terres en 1812 :
CHARVET François : militaire
DIDIER
Pierre cadet : militaire
A la même époque le préfet indique qu'on doit arrêter tous les mendiants et ne donner des passeports qu'à ceux qui se déplacent pour trouver du travail.
Nous avons vu que les conscrits étaient tirés au sort pour fournir le
contingent demandé à la commune chaque année. Nous avons vu qu'il y avait
des exemptés pour raison de santé.
Nous avons peu de renseignements au sujet du départ de ces soldats.
Depuis 1793 jusqu'en 1814, ils ont dû être nombreux.
Nous savons qu'il n'y a pas eu de déserteurs à St-Prim. Le maire a répondu
plusieurs fois au sous-préfet qu'il n'y en avait pas.
Le 25 juillet 1800 nous avions 3 soldats réquisitionnés deux conscrits
de l'an 7 et 1 de l'an 8
15 juillet 1811 : une noyée inconnue
Une inconnue de 27 à 28 ans que le Rhône avait charriée sur ses bords.
15 juillet 1811 à 6 heures du soir, avons trouvé une personne de sexe féminin
dont le visage avait été tellement maltraité par la fluctuation qu'elle était
inconnue, environ 27 à 28 ans. Sa chevelure était grande et noire et comme la
putréfaction du corps était extrême et qu'il ne pouvait par supporter le
transport il l'a fit enterrer sur les lieux.
Pendant l'empire le blocus continental oblige le pays à tirer tous ses
aliments de son sol. Le préfet signale les avantages des pommes de terre. «Il
y a en effet une trentaine d'année on disait que les pommes de terre n'étaient
bonnes que pour les cochons. Or dans les temps de disette des bleds, elles
peuvent remplacer aussi la suppression de la jachère.»
D'autre part il faut remplacer le sucre de canne par le sucre de
betteraves. L'empereur ordonne la culture de la betterave à sucre ou
betterave blanche. Y en a-t il eu à St-Prim ?
A la fin de l'empire le village a peu changé. On a réparé les
chemins. Il n'y a pas eu de constructions publiques nouvelles.
Dans toute la France on parle de mendiants qui errent bissacs sur l'épaule,
de village en village : des vieillards, des enfants, des soldats infirmes,
démobilisés sans travail.
A St-Prim il n'y a qu'une mendiante de 80 ans, de Roussillon,
qui est venue mourir chez son neveu à St-Prim. Mais il pouvait en
circuler par le pays. Le maire n'a fait aucune déclaration d'indigente.