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UNE CENTENAIRE NEO-GOTHIQUE Guignen, l'histoire d'une église

 

 
	Si la généalogie est l'histoire de nos ancêtres, elle se nourrit aussi de l'histoire de
nos villages.
	C'est dans cette optique que je propose la lecture de cet ouvrage.
	GUIGNEN est une commune de 2146 habitants au recensement de 1990.
	Aujourdhui cette population s'est accru par la création de plusieurs lotissements et
l'amélioration très sensible de l'axe routier entre Rennes et Redon qui la situe à environ
20-25' du Sud de Rennes.
	La population de Guignen a sérieusement régressé au sortir de la première guerre
mondiale. En effet sur le Monument aux Morts de la commune nous dénombrons 153 morts pour cette
période. Ce chiffre est très important et explique le déclin que subit la commune dont la
population était plus importante que celle du chef lieu de canton distant de moins de 10 km.
	Une zone artisanale a fait sont apparition depuis quelques années et des efforts
conséquents dans l'équipement de la commune en font aujourdhui un lieu de vie agréable loin et
suffisemment proche de la vie trépidente de Rennes.
 
	L'ouvrage publié ci-dessous a été publié à l'occasion de l'anniversaire centenaire de
l'actuelle église. Il est le fruit de la collaboration de plusieurs habitants de la commune avec
le père Chesnais, curé, qui quittait la paroisse peu après.
 
	Avant de vous laisser à la lecture de cet opuscule permettez moi de remercier Mrs Sieur
et Monnier, maire actuel, pour l'autorisation qu'ils m'ont  donnés pour la publication de cet
ouvrage qui relate une page de l'histoire de la commune.
L'ouvrage est publié in-extenso

 

 


Couverture 
 


Sommaire
 
Ouverture
Mot du Maire
L'ancienne église
Des projets
Une nouvelle église
Des difficultés
Bénédiction de l'église
Suite des travaux
Construction de la tour et de la flèche
Les cloches
Un quart de siècle
Dépenses
Vestiges de l'ancienne église
Construction ou reconstruction des autres églises du doyenné
Les vitraux
Vitrail de l'abbé Jean-Marie Trochu
Vitrail du Bienheureux Marcel Callo
Vitrail des jeunes déportés de Guignen
Rénovation du Chemin de Croix
Prêtres ayant exercé leur ministère à Guignen
Références
La fête du centenaire, le 30 août 1998
 
 
 


Ouverture
 
 
	Si nous faisons un peu d'histoire locale en fêtant le centenaire de l'église de GUIGNEN,
est-ce pour nous retouner vers le passé par nostalgie d'un bon vieux temps qui serait révolu?
Non, bien sûr!
         
	En fait, avec ce livret nous touchons du doigt comment nos ancêtres ont réalisé un tel
batiment sur un quart de siècle, avec leurs qualités personnelles et leurs limites et malgré
les difficultés de leur époque. c'est un exemple qui peut nous stimuler pour vivre notre
"aujourdhui".
 
	D'autant plus qu'ils nous ont laissé une église non-achevée! La nef n'ayant jamais eu
de vitraux, l'idée a été lancée dans le pays, puis adoptée par la commune et la paroisse:
continuer l'effort de construction entrepris au siècle dernier en réalisant 3 vitraux en
l'honneur de personnes ou groupes de personnes qui sont proches de nous:
	- l'abbé Jean-Marie TROCHU, recteur de GUIGNEN de 1875 à 1901, qui a fait construire
		cette église.
 
	- Bienheureux Marcel CALLO, jeune ouvrier typographe de Rennes, membre de la JOC,
		Jeunesse Ouvrière Chrétienne mort en camp de concentration en Allemagne,
		à l'age de 23 ans.
 
	- les jeunes déportés de GUIGNEN, emmenés en représailles, le 28 juillet 1944, suite à
		la mort d'un soldat allemand près de Guignen.
         
         
	La commune et le diocèse offrent chacun un vitrail. Les paroissiens en offrent également
un. Sincèrement merci à tous.
 
	Le Centenaire de l'église est fêté le 30 août 1998, en présence de plusieurs prêtres qui
ont exercé leur ministère à GUIGNEN, ainsi que des religieuses. Pour les uns et les autres,
c'est une joie de se revoir et de rencontrer des Guignenais.
         
	Les uns et les autres tâchons d'être, nous aussi à l'approche du 2l° siècle, "témoins et
bâtisseurs" d'une Église qui soit "Peuple de frères, peuple du partage", une Église qui "porte
l'Évangile et la Paix de Dieu".
         
        
	Je tiens spécialement à remercier M et Mme Robert JULIEN et M. Jean-Louis SUEUR qui ont
fait des recherches dans les archives parroissiales, communales et diocésaines pour réaliser ce
livret. Merci à Mr MONNIER maire, et au Conseil Municipal. Merci au Conseil Paroissial et à
l'équipe-relais de la paroisse.
         
         
	Gardez précieusement ce livret dans vos familles pour les générations futures.
Au prochain centenaire, les guignenais de la fin du 21° siècle auront des documents pour faire
mémoire de l'Histoire de leur église.
 
 
Abbé Jean-Yves LEBORGNE
Curé-Doyen
juillet1998 
 


Le mot du Maire
 
	Lieu de rassemblement et épicentre de la commune, notre église est le témoin des joies
et des peines de  nos concitoyens; elle est aussi le témoin de l'histoire et de l'évolution de
Guignen.
         
	Construite sur près d'un quart de siècle, la plus haute et la plus grande église du
canton était à la mesure de la population de l'époque (3000 âmes) et révélatrice de l'importance
accordée à cet édifice par tous les intervenants (la Fabrique, les particuliers, la Commune, le
Département, l'état...)


	Soucieuse de la sauvegarde de notre église, élément essentiel du patrimoine communal,
la municipalité a décidé la rénovation des vitraux sur plusieurs années pour un coût total de
600000,00 francs.

	En espérant ainsi que l'église de Guignen connaisse encore d'autres centenaires.
 
 
 
Michel MONNIER
 
 
 


L'ancienne église 

Ancienne eglise 1	Depuis le 12°  siècle, Guignen possédait une église remarquable
des plus intéressantes du diocèse. Elle appartenait au style roman
du 11° siècle à l'exception du portail sud, daté du l4° siècle.
 
	Cette église, comme la plupart des édifices religieux était
orientée, c'est à dire que le choeur et l'abside étaient tournés
vers l'est, vers l'Orient. Elle était dédiée à Saint-Martin de Tours.
 
	Voici ce qu'en disait Paul BANEAT, en 1928, dans "Le département
d'Ille et Vilaine", tome II, pages 157 à 159: "L'ancienne était en
partie du XI° siècle; on ne saurait trop en déplorer l'inutile et inexplicable
destruction qui fut un  véritable acte de vandalisme. Elle comprenait une
nef deux collatéraux, un transept et une abside demi-circulaire. Quatre
contreforts plats soutenaient sa façade ouest. On voyait du coté sud une 
porte du XIV° siècle précédé d'un porche en bois.
 
	Le choeur était décoré d'arcatures simulées en plein cintre, reposant
sur des colonnes engagées à chapiteaux ornés de filets enlacés; il était
percé d'une petite fenêtre cintrée et de deux fenêtres en arc brisé à un
meneau. Deux fenêtres analogues éclairaient le croisillon nord. Une tour
carrée surmontait la croisée du transept, elle était sommée d'une flèche
octogonale très aiguë en ardoises.
 
	A l'intérieur, la nef était romane; elle comprenait trois travées, dont
deux présentaient des arcades cintrées reposant sur des pieds-droits; la dernière arcade du coté nord
portait sur deux colonnes munies de chapiteaux intéressants, dont l'un était daté de 1373: cette date
semble indiquer la construction des bas-cotés (1)
 
	Un arc triomphal se dressait au haut de l'église. L'abside était romane voutée  en pierre, elle était
moins large et moins élevé que le choeur et présentait, à l'intérieur comme à l'extérieur, des arcatures
simulées en plein cintre; un banc de pierre en faisait intérieurement le tour.
 
Ancienne église Choeur	Sous le choeur était creusée une sorte de crypte voutée, remplie d'eau;
on a voulu y voir une  ancienne source sacrée, mais elle n'était
probablement qu'un simple puisard pratiqué lors de l'inhumation de
Jean de Saint-Amadour.
 
	Le coté nord du choeur renfermait, sous une arcade cintrée, un
monument funérairre élevé à la mémoire de Jean de Saint-Amadour
vicomte de Guignen, grand veneur, chambellan et grand maître des Eaux
et Forêts de Bretagne, armé chevalier par le roi Charles VIII à la bataille
de Fornoue en 1495, et mort en 1538. La face antérieure de ce tombeau
était ornée de petites niches séparées par des pilastres et abritant des
statuettes; le tombeau était accompgné autrefois d'une longue épitaphe
gravée sur une plaque en cuivre.
 
	Au-dessus était la statue en pierre et peinte du défunt, agenouillée,
de grandeur naturelle, armée et armoiriée: cette statue est actuelement
conservée au chatean de la Grézillonaye en Guichen (2).
 
	Jean de Saint-Amadour avait été inhumé, non pas sous ce tombeau,
mais au milieu du choeur, sous une tombe élevée gravée de son effigie (3).
La croisée du transept était voutée en dôme.
 
	La chapelle nord appartenait aux seigneurs de Guignen; la chapelle
sud avait été cédée par eux aux seigneurs des Métairies qui y avaient enfeu (4). - L'église possédait une
autre statue couchée de chevalier privée de tête (5). Elle renfermait aussi le tombeau du prédicateur
Pierre Morin né à Guignen et mort vers 1480 (6)."
 
 
(l)Cours d'archéologie professé au séminaire de Rennes par l'abbé Brune, p.209 et suiv.
-Archives de la Soc. archéolog d'Ille et Vil., cartons de MA. Ramé
- Bull. de la même soc., XIV: Chromolith.
-Pouillé de Rennes, par le chan. Guillotin de Corson, IV, p. 686 et suiv.
-Bulletin parois. de Guignen, août 1911.
         
(2) Bulletin parois. de Guignen, sept. 1911

(3) Grandes Seign. de haute-Bretagne, par le chan. Guillotin de Corson, II, p. 215
-l'inventaire des Monum. mégalith. d'Ille et Vil. par P. Bézier, p. 87.

(4) Bulletin paroiss. de Guichen, oct. 1911.

(5) Bull. de la Soc. archéolog. d'Ille et Vilaine,. XIV, p.VIII et 233. et suiv.
- Cours d'archéologie professé au séminaire de Rennes par l'abbé Brune, p.209 et suiv. 

(6)  Dictionn. histor. et géograph de Bretagne, par Ogée
-Géographie pittoresque d'Ille et Vil., par A. Orain, p. 342         
         
         
 


Des projets
 
	Ce sanctuaire étant devenu beaucoup trop petit par rapport au nombre d'habitants de la
commune, le recteur, l'Abbé Pierre TISON, comprit la nécessité absolue de l'agrandir. En 1858,
il consulta Monsieur MELLET, architecte chargé à l'époque de la construction du château des
Métairies et qui avait également travaillé au château de Boiscornillé.
 
	Monsieur MELLET conseilla de conserver l'abside en raison de son grand intérêt
architectural et archéologique et de reconstruire la nef après démolition de l'ancienne.
 
	Le cimetière, à l'origine autour de l'église comme presque partout à cette époque avait
été transféré au Pâtis de la Rue Gicquel en 1857. Il y avait donc assez de place pour augmenter
la surface du batiment.
 
	Le Ministre des Cultes accordait une subvention de 10000Fr à condition que l'abside soit
conservée. L'Abbé TISON, n'ayant pu obtenir les crédits complémentaires, les travaux
d'agrandissement ne furent pas réalisés.
 
	Depuis 1813, il existait dans chaque paroisse un "Conseil de fabrique". Ce Conseil
présidé par le Maire et dirigé en fait par le Curé gérait les finances de la paroisse, notamment
les dépenses de réparations de l'église ou la construction éventuelle d'un nouvel édifice
religieux.
	Il pouvait solliciter l'aide du Conseil Municipal et de l'État, après avis du Ministère
des Cultes, du Ministère de l'Intérieur et de celui des Beaux-Arts.
 
	De 1828 à 1852, la plupart des églises des communes voisines: Baulon, Guichen, Goven,
Bourg-des-Comptes, Lassy, Laillé avaient été reconstruites les unes après les autres. Il ne peut
s'agir ni du manque de place dans les lieux de culte, ni d'un renouveau de la pratique
religieuse qui n'avait jamais cessé, mais plutôt du désir des fidèles et des recteurs d'égaler
ou de surpasser les paroisses limitrophes.
 
 
	Dès son arrivée dans la paroisse de Guignen en 1875, le nouveau recteur, l'Abbé
Jean-Marie TROCHU, un homme très dynamique, entreprit de mener à bien la construction d'une
nouvelle église.
 
	Le 12 novembre 1876, le Maire donne lecture aux conseillers municipaux de la lettre qui
vient de leur être adressée Par le Recteur. En voici un extrait:
 
	La capacité de l'église actuelle est très insuffisante pour une population de plus de
3000 habitants; il faudrait une église deux fois plus grande.
	Bon nombre de personnes manquent la messe, les uns ne peuvent pas entrer, d'autres sont
pressés, foulés de façon à éprouver un malaise qui les force à sortir. L'été dernier, on a
emporté hors de l'église, plusieurs personnes ayant perdu connaissance faute d'air respirable.
Je plaide pour les pauvres femmes à qui Dieu a fait l'honneur d'être mères et qui, devant
bientôt donner naissance a un enfant, voudraient néanmoins assister aux offices.
Je plaide aussi pour les vieillards qui demandent une plaoe assez commode pour leurs membres
endoloris par la souffrance et raidis par les ans.
	De plus, le pignon ouest et le mur intérieur nord s'effondrent. Il pleut dans l'église,
la couverture et la charpente sont tellement mauvaises que le couvreur, craignant d'y perdre
sa vie, est tenté d'y refuser toute réparation.
 
 
	Après longue délibération le Conseil Municipal décide d'étudier le projet de
reconstruction de l'église.
 
	Apprenant que la commune avait projeté la démolition totale de l'ancienne église, la
Société Archéologiquue chargea son président d'intervenir auprès du Préfet. Celui-ci désigna
Messieurs BEZIERS-LAFOSSE (père), Architecte du département, LANGLOIS, architecte des batiments
diocésains et MARTENOT, Architecte de la Ville de Rennes, pour visiter l'église de Guignen.
 
	Ceux-ci concluent que l'architecture de l'abside et du choeur, avec des puissants
contreforts est particulièrement résistante. Une crypte renferme une eau claire et abondante
dont la profondeur est de 60 centiùmètres. Il n'y a aucune trace d'humidité dans le choeur ni
dans l'abside, les murs étant épais de 1,80 m. Les membres de cette commission proposent donc
de conserver au moins l'ancienne abside.
 
 
 
 


Une nouvelle église

 
 
	Le Maire, Monsieur BOUTTIER, notaire et le Recteur font appel à un architecte de Rennes
Monsieur BEZIERS-LAFOSSE (fils), élève de lÉcole des Beaux-Arts et Inspecteur des Édifices
Diocésains.
 
 
	Le 5 juillet 1877, l'architecte présente au Conseil Municipal et à la Fabrique, les
plans de la nouvelle église. Celle-ci, de style néo-gothique sera orientée du Nord au Sud, de
façon à pouvoir conserver l'ancien choeur comme chapelle à l'intérieur du nouvel édifice.
 
 
	Le 3 avril 1878, après le rapport des architectes départementaux, le Préfet demande de
nouveau que le Conseil Municipal prenne une décision pour la conservation de l'ancienne abside
et du choeur.
	Celui-ci refuse, trouvant que ces parties ancinnes sans ornement ni décoration feraient
le plus mauvais effet auprès de la nouvelle construction. En conséquence le Conseil ne vote
aucun fonds pour la conservation de cette partie de l'ancienne église.
 
	Les réunions du Conseil Municipal au sujet de église se multiplient. Le 21 mai 1878,
il décide d'exproprier et de faire démolir quelques maisons vétustes à l'est de l'église et
d'utiliser le schiste rouge des carrières des Réhallières pour l'édifation des murs de l'église.
 
	Le 4 août 1878 le Conseil modifie les plans initiaux: il demande à l'architecte de
descendre l'édifice de quatre metres vers le sud afin d'agrandir la place nord où il faut
démolir d'autres maisons dont une forge, rue des Dames, appartenant à Monsieur DE LAUNE.
 
	Ces modifications du plan entrainant, pour compenser la pente, la nécessité de prévoir
pour le soubassement méridional 7 assises de granit au lieu de 3, ceci eut pour concéquence une
augmentation du devis initial.
 
 
	Le 1° juin 1878, un procès-verbal de Monsieur BEZIER-LAFOSSE (fils), nous apprend que
l'adjudication a été réalisée et que Monsieur HOGREL, entrepreneur le moins-disant, est nommé
adjudicataire pour le prix de 130 000 Francs par Monsieur BOUTTIER, maire et Monsieur PROD'HOMME,
président de la Fabrique.
 Nouvelle église 1


Des difficultés

	Le 31 août 1879, aucune suite n'ayant été donnée relativement à la démolition de
l'ancien choeur, le Conseil Municipal renouvelle le voeu qu'il soit abattu dans le plus bref
délai et que les matériaux soient employés pour la nouvelle église.
 
	Par suite d'accord entre la commune et la Fabrique, il est convenu que les dépenses pour
la construction seront partagées par moitié, mais des réclamations seront souvent nécessaires
pour que les paiements soient versés à la date voulue à l'architecte et aux entrepreneurs.
 
	Le 23 janvier 1881, le Conseil Municipal, considérant que la commune s'est imposée les
plus grands sacrifices pour constrtuire l'église, que les habitants ont souscrit pour la somme
de 20712 francs, que toutes les ressources sont épuisées alors qu'il reste plus de 50000 francs
de travaux à faire, que la Fabique a égalementt épuisé toutes ses réserves à la même oeuvre,
demande que le Département d'Ille et Vilaine et l'État viennent à son secours dans la plus large
proportion.
 
	Le 8 janvier 1882, l'architecte n'ayant pas fourni l'état d'avancement des travaux alors
que ceux-ci sont arrêtés depuis quatre mois, le Sous-préfet refuse toute nouvelle subvention.
L'entrepreneur, de son coté, demande des intérêts pour les sommes qui lui restent dues.
 
	Un an plus tard, après de longues discussions concernant le dépassement du devis,
Monsieur BEZIERS-LAFOSSE explique que celui-ci provient du surplus du granit occasionné par la
modification du plan et par le remplacment de la pierre de Caen par la pierre de Végelé, moins
fragile mais plus chère. Pour ces modifications, l'entrepreneur a obéit à des ordres, sans qu'on
puisse savoir qui les a donnés. Les frais de démolition de l'ancienne église ne figuraient pas
non plus au devis initial.
 
	La Fabrique et le Conseil Municipal pensent d'abord sanctionner l'architecte en
diminuant le montant de ses honoraires. La commune décide finalement de faire honneur à ses
engagements et invite le recteur à faire payer par la Fabrique la partie qui restait à sa charge.
De son coté l'archevèque déconseille à la Fabrique d'entreprendre une action en justice pour
demander un rabais des honoraires de l'architecte, vu le peu de chance d'obtenir satisfaction.
 
	Le 11 novembre 1883, la Fabrique sollicite un emprunt de 30 000 francs auprès du Crédit
Foncier. Elle en fait part au Conseil Municipal qui n'y voit pas d'objection à condition que la
responsabilité de la commune ne puisse être engagée.
 
 
 
 


Bénédiction de l'église
 
 
	Le 10 novembre 1883, le chanoine ESNAUD, originaire de la paroisse procède à la
bénédiction de la nouvelle église. Le lendemain 11 novembre, le Saint-Sacrement fut apporté sur
l'autel principal.
 
	Les travaux de construction sont loin d'être terminés mais les trois autels sont achevés
et le transept est vouté; il est donc possible d'utiliser le nouveau batiment pour célébrer les
messes. Depuis le 19 mars 1879 les offices avaient lieu dans une église en planches édifiée dans
"le Champ à Marion", c'est à dire sur le terrain du grand presbitère. Marion était le prénom de
Mademoiselle ESNAUD qui avait gracieusement prêté cet emplacement pendant la durée des travaux.
 
 
 


Suite des travaux
         
         
	En 1884, les murs et les voutes sont terminés, le dallage en granit est posé mais la
tour qui reste découverte se détériore. Le Conseil Municipal décide alors de voter une indemnité
de 500 francs à la Fabrique pour que la tour soit couverte au plus tard fin septembre, cette
date expirée, la somme sera prescrite.
 
	En février 1885, le Conseil de Fabrique informe le Maire de l'insuffisance de ses
ressources. Ceci entraine à nouveau un arrêt des travaux.
 
	Le Conseil Municipal considérant que l'exercice du culte est entravé par l'arrêt des
travaux, que la chambre des cloches est de première utilité et que la commune est complètement
épuisée, joint son voeu à celui de la Fabrique pour obtenir du Département et de l'État un
secours en rapport avec ses besoins.
 
	Le 5 octobre 1885, le recteur annonce à la Fabrique qu'il a collecté 6985 francs de dons
particuliers et que les vitraux du choeur ont été offerts: l'un, par le chanoine ESNAULT et son
frère, le second par Monsieur COQUET et le troisième par lui même.
 
	Pour la réalisation d'un autel en marbre blanc, le Recteur a également en 1885, contacté
la maison FOLLIET, marbrier à Rennes, titulaire d'une médaille d'argent à l'Exposition
Universelle de 1878. Par suite de difficutés dans la fourniture d'un marbre de qualité, la pose
ne peut être réalisée que pour la fête de Pâques 1887. Le paiement,  échelonné sur trois
versements de 1887 à 1888, s'élève à 6000 francs.
 
	En 1890, les dames Jeanne et Anne BRUCHET,du bourg, offrent deux anges adorateurs qui
ont été placés de part et d'autre du grand autel.
 
	La Fabrique fit également l'acquisition de trois confessionnaux et de fonts baptismaux
en marbre blanc.
 
 Nouvelle église nef

 


Construction de la tour et de la flèche
 
 
	Dix ans plus tard en octobre 1895, sur la demande du Rectcur, Monsieur TROCHU, le
Conseil de Fabrique décide la construction de la tour et de la flèche. On fait appel à Monsieur
REGNAULT, architecte qui a déjà construit de nombreux édificess religieux dans la région.
Le devis prévu s'élève à 25 000 francs en utilisant de la pierre de Sireuil.
 
	La Fabrique ne trouvant pas les ressources nécessaires, le Recteur s'engage à commencer
les travarux, "à ses risques et périls" au début de 1898. Ceux-ci sont confiés à Monsieur BRUNET,
entrepreneur, rue Vasselot à Rennes, qui, lors de l'adjudication, a consenti le plus fort rabais.
 
	Le Conseil Municipal autorise la Fabrique et le Recteur à élever la flèche sous réserve
de n'accorder ancune subvention et de dégager la commune de toute responsabilité.
 
	Le 1° octobre 1898, les travaux étant terminés Monsieur BRUNET, l'entrepreneur envoie sa
facture qui s'élève à 15 634 francs. Monsieur TROCHU la règle deux jours plus tard.
 

 

 Nouvelle église Tour  et Flèche

 


Les cloches
 
 
	Dès l897, le Recteur Jean-Marie TROCHU a contacté Monsieur HAVARD, fondeur de cloches
à Villedieu-les-Poêles dans la Manche. Cette maison très anciennement renommée a notemment
obtenu une médaille de vermeil à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Une correspondance
très importante est échangée entre Monsieur HAVARD et Monsieur TROCHU pendant plusieurs années.
Malgré l'importance de la maison HAVARD les cloches ne sont fondues que sur commande fabriquées
à l'unité.
 
 
	En septembre 1900, la Fabrique passe un contrat avec la maison HAVARD pour la fourniture
de trois cloches dont la plus grosse pèse 1600 kilos.
 
 
	En Janvier 1901, use quatrième cloche, plus petite (450 kilos) est commandée afin
d'avoir un accord Do-Ré-Mi-Sol.
 
	Elle est livrée en mai 1901 en gare de Guichen-Bourg des Comptes et placée au mois
d'aout. La dernière lettre de la maison HAVARD n'est plus adressée au recteur TROCHU, qui vient
de mourir, mais à Monsieur GUILLAUME, premier vicaire.
 
 
 


Un quart de siècle
 
 
	La construction de cette église s'est donc étendue sur un quart de siècle.
 
 
	L'édifice comprend une nef principale très large et haute avec d'élégantes colonnes à
colonnettes engagées et deux collatéraux. La surface utilisable, comprenant également un grand
transept, correspondait aux besoins de la paroisse. Bien que ce soit l'oeuvre de deux
architectes, l'ensemble présente une grande unité.
 
	L'église a été réalisée grâce à de très importants legs de particuliers, à des
subventions de l'État et du département mais essentiellement grâce au financement assuré par la
Commune et la Fabrique.
 
	Si des désaccords sur les dates des paiements ont entrainé plusieurs longs arrêts dans
les travaux, il en a toujours été ainsi pour les constructions importantes financées par
plusieurs commanditaires.
 
	Il faut rendre hommage à la persévérance de l'Abbé TROCHU, Recteur, qui a su triompher
de tous les obstacles et associer le Conseil Municipal à ses projets.
 
	La grande durée du séjour du recteur J-M TROCHU à la tête de la paroisse n'est pas
étrangère à son succès de batisseur mais il faut dire qu'à cette époque, les recteurs restaient
parfois 25 ans ou plus au même poste.
 
	Monsieur l'Abbé TROCHU meurt le 4 juillet 1901. Dans sa scéance du 7 décembre 1901,
le Conseil Muticipal demande que le corps de l'ancien Recteur soit inhumé dans le caveau que
l'Abbé TROCHU avait fait construire à ses frais dans la nouvelle église.
 
	Le préfet ayant refusé l'inhumation à l'intérieur de l'église, le Conseil Municipal
accorde une concession perpétuelle de 8 m² au cimetière pour les Abbés TISON, DENIAUX, TROCHU
et pour leurs successeurs.
 
 
 


Dépenses
          

 

1° partie des travaux projet des 4 et 25.07.1878:

52 898,00 F

 

 

Commune et vente de terrains communaux

50 000,00 F

Fabrique

50 000,00 F

Souscription des habitants

17 489,00 F

Département

2 300,00 F

État

10 000,00 F

TOTAL

129 789,00 F

Déficit

23 109,00 F

 

 

22 octobre 1878: Adjudication à Hogrel

130 000,00 F

29 octobre 1880 :BEZIERS-LAPOSSE

 

 

 

 

 

2° Devis avec ajournement d'une partie de la
tour,flèche en pierre et voûtes intérieures

152 898,00 F

Devis général

182 298,00 F

Dépassé car excédent de

200 000,00 F

 

 

 

 

Travaux intérieurs au 14 décembre 1883:

1 417,95 F

Prévus honoraires de l'architecte :5% en plus

 

 

 

 

 

Montant des travaux intérieurs exécutés
au 14 décembre 1885

 

 

 

HUCHET voûtes, enduits, taille de pierre

31 257,53 F

GUITTON serrurier, ferrs à vitraux, ferrures, fermetures

3 660,00 F

LECOMTE et COLLIN vitraux

1 533,77 F

GUYOT plomb des vitraux

492,77 F

SAVARY sculpture des chapiteaux

930,00 F

HERAULT portes entrée et sacristie

1 511,60 F

JOBBE-DUVAL peinture des fers à vitraux

87,31 F

TOTAL

9 472,44 F

Honoraires de l'architecte 5%
+ 3 voyages à 21,60 soit 1 973,64 et 64,80 =

2 038,44 F

 

 

 

 

Construction du clocher mémoire
de l'architecte REGNAULT du 2 octobre 1898

 

BRUNET entrepreneur

15 634,00 F

TIGERT sculpture

1 248,00 F

TOTAL

16 882,00 F

Honoraires de l'architecte 5%
      + 3 voyages à 17,70 soit 844,10 et 61,10 =

905,20 F

 

 

 

 

HAVARD fonderie de 3 cloches au 12.09.1900

11 186,70 F

Une 4° cloche au 6.0l.1901

691,70 F

 

 

 


Vestiges de l'ancienne église
         
         
	Bien que la construction de la nouvelle église soit une réussite on ne peut que
regretter la destruction de l'église romane. Pourtant les autorités religieuses, les sociétés
savantes et les Beaux-Arts n'avaient pas ménagé leurs avertissements et leurs efforts pour
tenter de la conserver. Si leurs conseils avaient été suivis, nous aurions actuellement un
monument historiqne au centre du bourg, mais... nous ne pouvons qu'exprimer des regrets
superflus.
 
 
	Il nous reste toutefois quelques vestiges de l'ancienne église. Deux statues anciennes
en bois représentant Saint Jean et Saint Martin , restaurées pendant la construction de la
nouvelle église, y ont été replacées aussitôt. D'autres témoignages de l'ancien sanctuaire ont
été réunis dans la chapelle des fonts baptismaux. On y trouve une cuve baptismale en granit et
surtout la statue funéraire de Jean de Saint-Amadour, Vicomte de Guignen, qui avait été inhumé
dans l'église en 1538. Cette statue, en pierre, grandeur nature, a été repeinte dans ses
couleurs primitives. Elle représente le chevalier revêtu de son armure à genoux devant un
prie-Dieu sur lequel est posé un livre ouvert. Elle a été classée et restaurée par les monuments
historiques.
 
 
	D'autre part, un grand Christ en bois du XVIII° siècle a été placé dans le bras du
transept: c'est "le Christ de Pouillé", une oeuvre remarquable retrouvée par l'Association
Culturelle et restaurée par Monsieur EMERY, sculteur renommé qui a aussi rénové les boiseries
de l'abbaye de Paimpont.
 
 
 


Construction ou reconstruction
	des autres églises du doyenné

Baulon

1835

Lassy

1848

Bourg des Comptes

1870

Guichen vers

1620

Tour déplacée en

1838

Choeur reconstruit en

1843

Goven

1849

Guignen

1878-1895

Saint-Senoux

1897

	A l'exception de l'église de Saint-Senoux et celle de Guignen -la plus haute et la plus
vaste de toutes- toutes ces églises furent reconstruites avant 1850.
 
 
 


Les vitraux
 
 
	En plus des trois vitraux du fond du coeur, deux très beaux vitraux ont été
ultérieurement placés dans les bras du transept. Le vitrail de Saint Martin a été offert par
M. du HALGOUËT; l'autre vitrail représentant Saint Marie-Madeleine au pied de la Croix à été
offert par plusieurs personnes de la paroisse ayant pour patronne Marie-Madeleine.
 
	L'Abbé TROCHU, ce remarquable batisseur qui fit construire également l'anien presbytère,
aurait très prolablement souhaité laisser à ses successeurs une église ou la lumière tamisée
soit propice au recueillement mais ses ressources étaient sans doute épuisées. Il a dû se
contenter pour la nef de vitres qui laissent passer une lumière trop crue.
 
	Le vitrail de saint Martin et la partie supérieure du vitrail de saint-Pierre ont été
remontés à neuf en 1950 par la Maison KLEIN. Les vitraux supérieurs de la nef (au 2° niveau)
ont été refaits également en 1950: coté ouest financé par la municipalité et coté est par la
paroisse. Mr l'abbé PAUMIER était alors recteur de Guignen.
 
	Pour marquer le centenaire de l'église et pour continuer cette tâche de construction
inachevée, le Conseil Municipal et le Conseil paroissial ont décidé en 1997 de réaliser
3 vitraux. Le Conseil Épiscopal a donné son accord pour que le Diocèse prenne en charge le
financement d'un vitrail.
	Le devis pour chaque vitrail s'élève à 35 000f. Ils ont été réalisés par l'entreprise
de M. HEMBOLD, maître-verrier à Corps-Nuds.
 
	De plus, la Municipalité a prévu de rénover en plusieurs tranche de travaux les vitraux
du choeur et des chapelles.
 
	Notre génération aura donc elle aussi contribué à l'embellissement de notre église.
 
 
 


Vitrail de l'abbé Jean-Marie TROCHU
 
Vitail TROCHU		Extrait d'acte de baptème de l'abbé Jean-Marie TROCHU:
 
 
 
		Jean-Marie TROCHU, fils légitime de Jean-Marie
		et Marguerite Quérat, né à "Chauvignac" en GUICHEN,
		le 30 octobre 1827, baptisé le même jour, a eu pour
		parrain Yves Pithois et pour marraine Marie Gérard
		qui n'ont signés.
 
 
 
 


 
		Il fut ordonné prêtre en 1853. Nommé Recteur de
		GUIGNEN en 1875, il y est resté 26 ans,
		jusqu'à sa mort en 1901, à l'age de 74 ans.
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Vitrail du Bienheureux Marcel CALLO
 
	Marcel CALLO est né le 6 décembre 1921 dans une famille ouvrière de Rennes paroisse
Saint-Aubin. Après l'école primaire, il devient apprenti typographe à l'age de 13 ans. Il ne
se cache pas d'être d'être chrétien et à l'atelier on le surnomme "Jésus-Christ"!
 
	Où trouve-t-il la force de tenir et de témoigner? Dans le scoutisme d'abord où son
tempéramment de meneur peut s'affirmer. A la JOC, ensuite, Jeunesse Ouvrière Chrétienne.
 
	"Oui, on peut être a la fois ouvrier et chrétien", disait Marcel. La JOC a été pour lui un
véritable moyen de formation. Il est fidèle aux cercles d'études tous les 15 jours. La réunion
se divise en trois parties: l'enquète religieuse, l'enquete nationale, la révision d'influence.
Il remplit son cahier de militant où il note ses réflexions, ses rencontres, ses actions.
 
	La JOC propose aussi une réflexion sur "le corps Mystique du Christ". Marcel est
passionné par cette recherche. Il découvre l'importance de l'Église qui fait son unité autour
du Christ Libérateur.
 
	Marcel rencontre une fille, Marguerite: "Je ne suis pas de ceux qui s'amusent avec le coeur
d'une jeune fille; notre amour est noble et pur."
 
	8 mars l943, bombardement du Champ de Mars à Rennes. Il découvre lui-même sa soeur
Madeleine écrasé sous les pierres: elle avait 20 ans. Le soir des obsèques, il reçoit l'ordre
de partir au STO, Service de Travail Obligatoire en Allemagne.
 
	Il aurait pu se cacher; il choisit de partir comme "missionaire" pour accompagner
les autres jeunes. Il est affecté dans une usine de lance-fusées à Zella-Mehlis, en Thuringe.
"Soyez tranquilles, ce n'est pas le travail qui  me tuera!" disait-il. Mais il consacre beaucoup
d'énergie comme militant: séminaristes, scouts et jocistes se retrouvent le dimanche.
Il organise aussi des matchs de foot.
	La Gestapo l'arrête le 19 avril 1944: "Monsieur est beaucoup trop catholique".
D'autres amis de Marcel sont arrêtés et envoyés à la prison de Gotha. Au cours de son
interrogatoire, "il témoignera de son action catholique et déclara la savoir interdite."
 

Vitrail CALLO

		Le 16 juillet, dans un débarras	de maraîcher, il
	reçoit l'Eucharistie pour la dernière fois. Il écrit sur son
	journal: "Communion, 	joie immense!" le 12 octobre, Marcel
	et ses compagnons sont emmenés au camp de Mauthausen
	pour 5 mois d'enfer.
 

		19 mars 1945. Dévoré par la dysentrie qui ravage
	le camp, Marcel se traine vers la fosse qui sert de toilettes.
	A bout de forces, il tombe dans la fosse, comme tant d'autres.
	Il a 23 ans.
 

		Le Colonel Albert Tibodo compagnon de	misère et bon samaritain,
	l'arrache à la fosse et le transporte sur son grabat.
	Il témoigne: "C'est alors que 	j'ai vu que ce n'était pas un garçon
	comme les autres... il n'avait plus qu'un regard qui voyait autre chose...
	Son regard exprimait la conviction  profonde qu'il partait vers le bonheur..."
 


		Marcel CALLO a été déclaré "Bienheureux" par le pape
	Jean-Paul II le 4 octobre 1987.
 
	D'après un livret de la JOC écrit par le père Jean Chesnais





Vitrail des jeunes déportés de Guignen
du 28 juillet 1944
Homélie du 28 juillet 1994 - extraits
 
	... Il s'agit donc de commémorer aujourdhui le souvenir de 20 jeunes de la commune
qui furent emmenés en représailles après une fusillade sur la route de Lohéac, fusillade dans
laquelle les gens de Guignen n'étaient sans doute pas impliqués...
 
Vitrail Déportés 	Voici les noms de ces jeunes et ce qu'ils sont devenus suite
	à cette arrestation:
 
	8 sont morts en déportation: Bernard HOUYERE, René CLOTEAUX,
	Marcel JOUET, Paul LE CANN, Aristide MARION, Louis GUEHENNEUC
	instituteur à l'école privée, René BAILLEUL instituteur à
	l'école publique, Frédéric BENOIT clerc de notaire.
 
	Un seul, Roger MARTIN revint des camps de la mort.
 
	8 se sont évadés à Langeais après le mitraillage du train par
	des avions anglais: Jean-baptiste CLOTEAUX, Gervais CLOTEAUX,
	Eugène MONNIER, Pierre PAVOINE, Jean LEBEC, Francis ESSIRART,
	Fernand BOURLET et Auguste CLOTEAUX.
 
	3 ont été libérés à Belfort avant que les autes ne soient
	dirigés vers les camps de la mort: Auguste LETOURNEL, Paul
	CIRRODE et un fils NOGUES.
 
	... après la guerre 39-45, également au Rwanda en ce moment,
	des voix s'élèvent pour dire, à la manière de saint Paul:
	"Agissez comme le Seigneur: Il vous a pardonné, faites de même."
	Bien sur c'est difficile à accepter d'abord et à mette en
	pratique ensuite. Mais c'est la seule possibilité pour sortir
	vraiment d'une logique de violence. Quand la paix est signée
	après une guerre, tout n'est pas gagné pour autant: il reste
	une libération intérieure à faire parce que la guerre laisse
	des traces malsaines dans les coeurs et lee esprits. Un vrai
	pardon est le chemin le plus sur pour en sortir, pour retrouver
	des relations humaines normales avec tous, y compris avec les
	ennemis d'hier.
 
 
	Pour être capables d'arriver à ce pardon, il faut vouloir la paix, une vraie paix,
extérieure et intérieure. Il faut être accueillants à cette paix qui nous est donné par le
Christ. La paix du Christ ne nous est pas donnée toute faite mais à faire: "C'est la paix que
je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne; ce n'est pas à la manière du monde que je
vous la donne."
 
	...Pour lui, la vraie paix est basée sur l'amour, le pardon, la justice et la vérité.
Ce sont des valeurs communes à la démocratie et à la vie chrétienne. C'est un socle commun sur
lequel nous pouvons bâtir solide pour aujourd'hui et pour les générations futures, de sorte que
des évènements comme ceux du 28 juillet 1944 ne se reproduisent pas...
 
Abbé Jean-Yves LEBORGNE 
 


Le Chemin de Croix
 
 
	Au fil des années, les belles couleurs des toiles du Chemin de Croix s'étaient ternies.
M Alfred CHAMBON, de Guignen, en a patiemment rénové toutes les stations: nettoyage des toiles,
ré-entoilage de celle qui étaient percées, peinture, réfection des scultures avec de la pâte
à bois, teinte du bois, dorures...
 
 Chemin de Croix   Un exemple du travail de M. CHAMBON 
 


Prêtres ayant exercé leur ministère à Guignen

 

RECTEURS

 

Mr TISON

1854-1875

Mr TROCHU

1875-1901

Mr ARONDEL

1901-1913

Mr THEBAULT

1913-1925

Mr GEFFROY

1925-1926

Mr DURAND

1926-1936

Mr DUBREIL

1936-1947

Mr PAUMIER

1947-1952

Mr GUEMENE

1952-1957

Mr Jean TEMPLE

1957-1961

Mr ROGER

1961-1968

Mr Jean MALARD

1968-1975

VICAIRES

Mr Louis GUILLAUME

Mr ARONDEL

Mr DENIEUL

Mr J.B.M. JUIN

Mr Joseph FEZAIS

Mr RENAULT

Mr Th. DEBOULET

Mr MACE

Mr J.B. GUILLOU

Mr PELHATE

Mr Léon LANDAIS

Mr Robert BOURREL

Mr Jean HUET

Mr Albert THOMAS

Mr Jean EON

Mr Julien THEBAULT

Mr Pierre DENIS

Maurice COLLIN, curé-doyen

1975-1989

Claude DAVID

1975-1976

Robert LANGOUËT

1975-1981

Hyancinthe DESMOTS

1977-1981

Bernard MOUEZY

1981-1989

 

Bernard LEBRETON, Recteur

1989-1995

 

J.Y. LEBORGNE, curé-doyen

1991-1998

Henri ROLLAND

1991-

Henri JET

1991-1996

Roger PLANCHET

1994-

Gaby PRITZY, spiritain

1995-1998

Patrick GALLAIS

1996-1998

 

René MOLLIER, curé-doyen

1998-

François SAVINEL

1998-

 


Références
 
- Chanoine GUILLOTIN de CORSON, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. pp. 687-690
- Registre des délibérations du Conseil Municipal de Guignen de 1870 à 1902. Mairie de Guignen.
- Compte-rendu des réunions du Conseil de la Fabrique; 1850-1910 Presbytère de Guignen.
- Archives diocésaines, Archevêché de Rennes
- Factures diverses relatives à la construction de l'église. Presbytère de Guignen.
- Bulletin de la Société Archéologique d'Ille et Vilaine. Archives départementales, Rennes.
- Correspondances diverses de Monsieur l'Abbé TROCHU, relatives à la construction de l'église
	avec: les architectes, les entrepreneurs, les artisans, les autorités civiles et
	religieuses: Conseil Municipal, Ministère des Cultes, Députés, Archevêques.
	Presbytère de Guignen.
 
 
 
 


La fête du centenaire
le 30 août 1998

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.

 

 
	Frères, vous êtes la maison que Dieu construit. Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu
m'a donné, j'ai posé les fondations. D'autres pousuivent la construction; mais que chacun prenne
garde à la façon dont il construit.
 
	Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà: ces fondations,
c'est Jésus-Christ.
 
	N'oubliez pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un
détruit le Temple de Dieu, Dieu le détruira, car le Temple de Dieu est sacré, et ce Temple est à vous.

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