M. CHARLES CHAUMET
M Charles Chaumet est un parlementaire de valeur et son élection au Luxembourg fut une compensation justifiée de l'écart momentané de la vie politique que lui avait occasionné la victoire du Bloc national en 1919. M. Chaumet venait d'être nommé président du Comité républicain du Commerce et de l'Industrie, en remplacement de M. Mascuraud, et ses services parlementaires autant que le prestige de cette fonction lui valurent dans la Gironde une élection triomphale. Au cours des trois législatures pendant lesquelles il avait exercé son mandat de député, M. Chaumet s'était fait apprécier pour son labeur inlassable, son ingéniosité et son talent. Rapporteur et président de plusieurs Commissions, il s'était spécialisé dans les questions maritimes et ses travaux remarqués lui valurent le portefeuille de la rue Royale sous le Ministére Ribot et ensuite sous le Ministère Painlevé, le 13 septembre 1917. Il jouit dans les milieux de la marine d'une grande autorité et son échec de 1919 qui lui ferma le Palais-Bourbon, fut unanimement regretté, car au Parlement M. Chaumet est un grand sympathique. Sa modestie égale sa valeur et ce fut une des principales causes de sa désignation pour présider un Comité important qui a son histoire depuis que, sous Waldeck-Rousseau, il se jeta dans la bataille pour sauver la République. Le Comité Républicain naturellement s'occupe surtout des conflits d'ordre économique, des accords internationaux. C'est donc sur le terrain des intérêts qu'il se place pour organiser la paix économique. M. Charles Chaumet, qui le connait bien, s'y emploie avec tout son talent, ne manquant pas d'apporter au Gouvemement un appui effectif pour la défense des intérêts supérieurs et collectifs du pays toutes les fois que l'occasion s'en présente. La manifestation du 6 décembre, que présidait M. Herriot en personoe, entouré des membres du Cabinet, les paroles échangées, les engagements pris, ont montré qu'il y avait correspondance entre les sentiments des uns et des autres, et que M. Charles Chaumet et M. Herriot étaient d'accord pour collaborer utilement à la prospérité économique de la France.