Dans "Histoire de
la vie rurale en Bas Dauphiné" (chez Bellier Editeur) page
67, Charles TALON,
l'auteur,
rapporte ce calembour patois à propos des noms de familles POULET répandu à Mions,
COMTE à Vénissieux et PAYET à St Priest
"A
Mion, éye de polé
A
Vénisi, é l'on konton
A
San Pri, é son payé,"
ce qui se traduit
par:
A
Mions, il y a des poulets,
A
Vénissieux, on les compte,
A
St Priest, ils sont payés..."
Ouvrage sur Saint-Priest de Lucien CHARBONNIER
Pages 56 à 82 copiées avec l'aimable autorisation
de l'auteur.
Pour quoi des rhônalpins
aussi loin?
Un
début d'explication peut se trouver dans le fait que des villes ont apportées
leur contribution financière dans la création de la Compagnie des Indes, dont
la ville de Lyon. La Compagnie avait mis des affiches pour son recrutement à des
conditions alléchantes.
La première grande
expédition partit de Brest le 7 mars 1665 avec 4 navires pour 230 hommes d'équipages
et 288 passagers. Les arrivées s'échelonnèrent du 10 juillet à novembre à Madagascar
(Fort-Dauphin).
Une seconde expédition
le 14 mars 1666 de La Rochelle. Elle est composée de 10 navires commandés par
le Marquis de MONDEVERGUE pour près de 2000 personnes. Ce voyage durera 1 an
(10 mars 1667) suite à un déroutage sur le Brésil du 25 juillet au 2 novembre.
Notre PAYET semble être de ce voyage. En 1667 un nouveau voyage
est organisé. Antoine PAYET et son compagnon GRONDIN sont répertoriés à partir
de ce moment. GRONDIN se maria avec Louise SIARAM. Antoine ne semble pas s'être
marié durant sont séjour malgache.
Antoine PAYET fit
peut-être partie de l'expédition pour les Indes en novembre 1670. En tout état
de cause il sera du voyage du 27 septembre 1671. Il arrivera à Bourbon le 19
novembre 1674 après être passé par Goa, Tilcery, Paniani, Alicot, les iles Maldives,
Ceylan, Batacalor, Trinquemalé, Tranquebar, Porto-Novo, Saint-Thomé. Ce périple
est constitué de constantes 'bagarres' avec les Maures et les Hollandais. Avec
19 de ses compagnons il s'arrête à Bourbon au lieu de rentrer en France.
La Réunion est alors
peuplée de 62 français, 43 malgaches, 15 indiens et 8 enfants métis soit 128
personnes. Étienne Grondin, resté à Fort-Dauphin arrive en mai 1676 sur
le
Saint-Robert. Il décède l'année suivante. Antoine épousera
sa veuve probablement
la
même
année.
Là commence l'histoire
des PAYET de la Réunion.